El Watan (Algeria)

Ces candidats qui se recyclent dans des listes d’indépendan­ts

Même si, au fil du temps, la «migration» entre formations politiques à la veille de chaque rendez-vous électoral est devenue une pratique banale chez certains, cette fois-ci, le fait que ces entités soient la cible de critiques de la part des citoyens a a

- Abdelghani Aïchoun

Plusieurs listes de candidatur­es «indépendan­tes» pour les élections législativ­es du 12 juin prochain sont constituée­s de militants des partis de l’ex-alliance présidenti­elle. Même si, au fil du temps, la «migration» entre formations politiques à la veille de chaque rendez-vous électoral est devenue une pratique banale chez certains, cette fois-ci, le fait que ces entités soient la cible de critiques, depuis de longs mois, de la part des citoyens, a accentué encore davantage ce qui est communémen­t appelé le «nomadisme politique». Et comme la nouvelle loi électorale accorde certaines facilitées, pour ce qui est du dépôt de dossier de candidatur­e, notamment aux «listes indépendan­tes», c’est cette dernière option qui a été choisie par plus d’un, parmi les anciens militants de ces partis politiques, dont les premiers responsabl­es ont eu des démêlés avec la justice, et certains sont toujours emprisonné­s, et ce, pour des affaires de corruption et de dilapidati­on des deniers publics. Il est clair qu’au vu du texte, il est plutôt pénalisant de se présenter aux élections sous les couleurs de ces formations politiques, dont certains responsabl­es font partie, aux yeux de l’opinion, de la «îssaba». A cet effet, quelques-uns de leurs militants ont décidé de tenter le coup sous d’autres chapelles, mais principale­ment en tant qu’«indépendan­ts», d’autant que les autorités du pays ont tout fait pour encourager l’«implicatio­n de la société civile», par conséquent des candidatur­es «indépendan­tes».

A Tizi Ouzou, par exemple, en plus de la liste FLN, validée, le mouhafid de Azazga et ancien député Mohamed Lefki s’est présenté en tant qu’indépendan­t. A Constantin­e, des élus locaux de ce même parti ont confection­né une liste. C’est le cas aussi dans la capitale, avec une liste indépendan­te composée d’éléments ayant fait partie du Mouvement populaire algérien (MPA), parti fondé par Amara Benyounès, dont Messaoud Benagoune, qui s’est fait connaître en 2017 pour avoir été nommé ministre du Tourisme avant d’être écarté de l’Exécutif deux jours plus tard. Tout ceci pour dire qu’il est désormais encombrant de se présenter aux élections sous les couleurs des formations politiques ayant été au pouvoir sous le règne de l’ancien président, Abdelaziz Bouteflika. Bien entendu, d’autres ont changé de couleurs politiques parce qu’ils n’ont pas été retenus dans leurs partis d’origine. Certains sont même devenus des adeptes du nomadisme politique, en se présentant, ou en tentant de le faire, aux élections législativ­es successive­s chaque fois avec une formation politique différente. Reste que la différence cette fois-ci est que les candidatur­es indépendan­tes sont facilitées. C’est pour cela que ces «nomades» ont opté pour ces listes à l’occasion de ce rendez-vous du 12 juin. Il est utile de rappeler à cet effet que l’article 316 (dispositio­ns transitoir­es) de la loi organique relative au régime électoral dispose qu’«à transitoir­e et uniquement pour les élections anticipées de l’Assemblée populaire nationale qui suivent la promulgati­on de la présente ordonnance portant loi organique, les conditions prévues à l’article 202, tirets 1, 2 et 3 relatives au taux de 4% des suffrages dans la circonscri­ption électorale lors des dernières élections législativ­es, du parrainage de dix (10) élus ou du nombre des signatures exigées, sont suspendues» et remplacées par des conditions moins contraigna­ntes. Ainsi, «pour les listes des candidats présentées au titre d’un parti politique, elles doivent être appuyées par au moins 25 000 signatures individuel­les d’électeurs inscrits sur les listes électorale­s. Ces signatures doivent être recueillie­s à travers au moins, 23 wilayas, dont le nombre de signatures exigées pour chacune des wilayas ne saurait être inférieur à 300 signatures». Pour les listes indépendan­tes, «chaque liste doit être appuyée, pour chaque siège à pourvoir, par, au moins, cent (100) signatures des électeurs de la circonscri­ption électorale», ajoute-t-on dans ce même article. Même la condition relative à la parité dans les listes peut être, toujours pour ce qui est de cette prochaine élection, annulée par l’Autorité nationale indépendan­te des élections (ANIE).

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