Condamnation pour certains manifestants et mandat de dépôt pour d’autres
Plusieurs manifestants arrêtés vendredi dernier, lors démarches interdites du hirak à Alger et dans autres wilayas du pays, ont été condamnés à de la prison ferme alors que d’autres ont été placés sous mandat de dépôt.
A Alger, Yakoub Kermache et Mourad Kihal ont été placés sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal de Baïnem, a souligné le Comité national pour la libération des détenus. (CNLD). Ils sont accusés d’«atteinte à l’unité nationale», «outrage à corps constitué», «incitation à attroupement», «attroupement non armé», «publication de fausses informations», «mise en danger de la vie d’autrui», «publications pouvant porter atteinte à l’unité nationale», selon le CNLD. De nombreux manifestants comparaissaient aussi devant le tribunal de Sidi M’hamed d’Alger. Une dizaine d’entre eux arrêtés vendredi à Alger devaient être présentés devant les différents tribunaux d’Alger, mais leur garde à vue a été prolongée de 24 heures, d’après le CNLD. A Skikda, 9 manifestants, poursuivis pour «attroupement non armé», ont été condamnés à 1 an de prison ferme avec mandat de dépôt. Il s’agit de Mohamed Lamine Mosbah, Kamel Sify, Bougueriata Ahcene, Chbel Toufik, Moussa Chetoum, Boumendjel El Khanaoui, Radjama Ahcene, Yahiaoui Karim, Ahcene Guetache. A Constantine, Nabil Mohad a été placé sous mandat de dépôt après sa comparution immédiate au tribunal d’El Ziadia, avec renvoi du procès. Il est accusé d’«outrage à corps constitué», «incitation à attroupement non armé» et «publications pouvant porter atteinte à l’intérêt national», selon le CNLD. Amine Driouche a été aussi placé sous mandat de dépôt par le juge d’instruction du tribunal d’El Ziadia en comparution immédiate. Son procès est renvoyé au 27 mai. A Oran, trois détenus d’opinion observent une grève de la faim depuis trois semaines pour contester «leur détention arbitraire», selon l’avocat Omar Boussag. Il s’agit de Tahar Boutache, Yasser Rouibah et Mustapha Guira. Leur état de santé est jugé «inquiétant» par leur collectif de défense. Les accusés sont poursuivis pour «incitation des citoyens à prendre les armes contre l’autorité de l’Etat», «incitation à porter atteinte à l’intégrité du territoire national» et «enrôlement dans une organisation terroriste ou subversive active à l’étranger ou en Algérie». Ils sont poursuivis dans l’affaire des journalistes Saïd Boudour, Djamila Loukil et du président du bureau d’Oran de la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme (LADDH), Kaddour Chouicha. La chambre d’accusation de la cour d’Oran a confirmé, la semaine précédente, dans toutes ses dispositions, l’ordonnance du juge d’instruction. En vertu de cette décision, les trois détenus restent en prison.