El Watan (Algeria)

Début de campagne sur fond de critiques

- A. Djafri

Aux premiers jours de la campagne électorale à Souk Ahras, rares sont les candidats qui ont osé des sorties publiques ou une quelconque rencontre avec leurs potentiels sympathisa­nts. L’heure est plutôt aux annonces et autres appels via Facebook où des critiques favorables à leur candidatur­e sont l’oeuvre de leur cercle familial. Une manière de jauger l’atmosphère et faire campagne sans susciter trop de visibilité. Certains parmi eux ont déjà essuyé une avalanche de critiques objectives et autres, par contre, mues d’arrière-pensées partisanes ou claniques. «Vous avez longtemps sévi en qualité d’élu local et n’attendez pas nos voix pour les législativ­es», lit-on dans un commentair­e adressé à un élu municipal. Un autre candidat indépendan­t a fait l’objet de commentair­es peu encouragea­nts. «Votre frère, un ex-élu, déchu par voie de justice pour plus de quatorze affaires de détourneme­nt de deniers publics, recycle ses milliards dans ce circuit porteur pour bon nombre de repris de justice», a-t-on asséné au frère d’un ex-édile condamné pour vol. Pour tous les autres candidats qui ont préféré l’espace bleu comme moyen de propagande, les réactions deviennent de plus en plus pertinente­s par rapport aux messages transmis. C’est le cas d’un nombre important de cas d’usurpation de fonction qui – théoriquem­ent – doivent faire l’objet d’une applicatio­n rigoureuse de la loi. «Un aide-laborantin dans un lycée affiche sans vergogne l’intitulé d’enseignant de cycle secondaire, un agent d’administra­tion emprunte le rang d’un cadre supérieur, un employé inscrit à l’université de formation continue annonce précocemen­t le titre pompeux de chercheur universita­ire et un manoeuvre est inscrit au titre d’investisse­ur», a dévoilé l’animateur d’une page Facebook. Dans les lieux publics, des noms de candidats en lice, peu ou prou crédibles, sont soumis à discussion sur un air de regret, car ne pouvant s’offrir ni bains de foule payants ni groupes d’allégeance ethniques. Ce sont donc 16 partis politiques et 34 listes de candidats indépendan­ts qui partent à la conquête de 331 058 électeurs répartis à travers 183 centres à l’échelle de la wilaya. Les mobiliser sera une tâche ardue, mais pas impossible pour les 50 formations, dont une majorité charrie un capital d’impopulari­té et dont la présence ne fait qu’accentuer le sentiment de refus motivé par un esprit de déjà vu.

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