150 milliards de dollars détournés sortis du pays depuis 2003
Le président irakien, Barham Saleh, a révélé hier que 150 milliards de pétrodollars détournés ont été sortis du pays depuis la chute de Saddam Hussein en 2003, en présentant un projet de loi pour lutter contre le fléau de la corruption, rapporte l’AFP. Il a indiqué aux journalistes avoir transmis au Parlement un texte visant à recouvrer l’argent public évaporé dans les malversations, et à poursuivre en justice les responsables. Il a exhorté les députés à approuver cette loi pour «endiguer cette pratique omniprésente» en Irak. Selon une source du secteur bancaire irakien, les politiciens irakiens ont réussi à sortir du pays 60 milliards de dollars en 18 ans, notamment vers le Liban. Pour le chef de l’Etat, dont les pouvoirs sont limités par la Constitution, «la corruption est un obstacle au développement économique et social, prive les citoyens d’opportunités et de moyens de subsistance et le pays des services et infrastructures essentiels». La corruption endémique a été l’un des moteurs des manifestations qui ont ébranlé le pays d’octobre 2019 à juin 2020. Pour B. Saleh, «la violence et le terrorisme sont étroitement liés au phénomène de la corruption». Son projet de loi vise les personnes ayant occupé depuis 2004 des postes de hauts responsables dans l’administration et les entreprises publiques ainsi que leurs proches, afin de récupérer les avoirs acquis par la corruption, qu’ils se trouvent en Irak ou à l’étranger. Toutes les transactions au-dessus de 500 000 dollars devront être passées au peigne fin ainsi que les comptes bancaires, notamment ceux ayant abrité plus d’un million de dollars. En outre, tous les contrats ou investissements obtenus par la corruption seront annulés.