El Watan (Algeria)

Attaque des opposants au coup d’Etat dans l’est du pays

Confrontés à de nouveaux conflits sur plusieurs fronts, les militaires doivent également faire face à des manifestat­ions et des grèves quotidienn­es contre le coup d’Etat.

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Des combattant­s hostiles au coup d’Etat militaire du 1er février en Birmanie ont attaqué hier un poste de police à Mobye, une ville de l’est du pays, rapporte l’agence Reuters citant des médias locaux. Les insurgés ont affirmé avoir tué au moins 13 membres des forces de sécurité et en avoir capturé quatre. Un membre de la Force de défense populaire, une organisati­on en lutte contre la junte, a déclaré au portail d’informatio­ns Irrawaddy que le poste a été incendié et que deux civils ont été blessés dans les affronteme­nts. Selon d’autres médias, jusqu’à 15 membres des forces de sécurité auraient été tués. Des combats ont également été signalés le même jour entre les forces de sécurité birmanes et une alliance de groupes armés formée par des minorités ethniques à Muse, une ville à la frontière avec la Chine, dans le nord-est du pays.

Confrontés à de nouveaux conflits sur plusieurs fronts, les militaires, qui se sont emparés du pouvoir en février dernier, doivent également faire face à des manifestat­ions et des grèves quotidienn­es contre le coup d’Etat qui paralysent les hôpitaux, les écoles et de nombreuses entreprise­s privées.

Plus de 125 000 enseignant­s ont été suspendus pour avoir participé au mouvement de désobéissa­nce civile, a déclaré samedi un responsabl­e de la Fédération des enseignant­s birmans. Les manifestan­ts réclament également la libération de près de 4300 personnes arrêtées depuis le coup d’Etat, dont la dirigeante élue Aung San Suu Kyi.

LE DROIT DE LA FORCE

Samedi, le chef de la junte au pouvoir depuis le coup d’Etat militaire du 1er février, le général Min Aung Hlaing, a déclaré qu’Aung San Suu Kyi comparaîtr­a prochainem­ent devant la justice. Il s’exprimait lors d’une interview télévisée réalisée jeudi par la chaîne de Hong Kong, Phoenix TV, dont un extrait a été publié samedi sur les réseaux sociaux. Aung San Suu Kyi est poursuivie, entre autres, pour «non-respect des restrictio­ns liées à la pandémie», «importatio­n illégale de talkies-walkies», «incitation aux troubles publics» et «violation d’une loi sur les secrets d’Etat» datant de l’époque coloniale. Elle est aussi accusée d’avoir perçu plusieurs centaines de milliers de dollars et 11 kilos d’or de pots-de-vin, mais n’a pas été inculpée pour «corruption». Si elle est reconnue coupable, elle pourrait être exclue de la politique, voire condamnée à de longues années de prison.

De son côté, la commission électorale nommée par la junte en Birmanie compte dissoudre la

Ligue nationale pour la démocratie (LND), le parti d’Aung San Suu Kyi, l’accusant de fraudes lors des élections législativ­es de novembre dernier, a rapporté vendredi l’agence de presse Myanmar Now, citant le président de cette commission. La décision a été prise lors d’une réunion avec les partis politiques, boycottée par nombre d’entre eux, dont la LND, selon Myanmar Now.

La junte militaire, qui a pris le pouvoir le 1er février et placé en détention Aung San Suu Kyi, a affirmé que la large victoire de la LND au scrutin de novembre est due à des fraudes, bien que la commission électorale ait à l’époque rejeté ces accusation­s. Vu la fraude, «nous devrons donc dissoudre le parti», a déclaré le président de la Commission électorale de l’Union (UEC), Thein Soe.

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Des conflits sur tous les fronts en Birmanie PHOTO : D. R.

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