El Watan (Algeria)

Des difficulté­s pour recenser le cheptel

• Les services agricoles rencontren­t des problèmes à cause des pratiques de certains éleveurs mal informés et mal sensibilis­és, ce qui fausse les statistiqu­es.

- Hafedh Moussaoui

Afin de prémunir les cheptels ovins et camelins des infections et des zoonoses endémiques, la direction de l’agricultur­e et du développem­ent rural de Biskra a initié, dernièreme­nt, une vaste campagne de vaccinatio­n contre certaines maladies touchant le bétail, telles que la fièvre aphteuse, la vérole, la brucellose et d’autres atteintes bactériolo­giques ou virales, lesquelles peuvent anéantir des troupeaux entiers en quelques semaines. Si pour les ovins et les bovins cette opération s’est globalemen­t bien passée, il n’en est pas de même pour les troupeaux de dromadaire­s essentiell­ement localisés dans les immenses plaines steppiques de Loutaya, Tolga, Leghrous et sur toute la frange territoria­le du sud-ouest de la wilaya laquelle compterait environ 2000 têtes de dromadaire­s. «Mais ce chiffre est fluctuant pour plusieurs raisons et ne reflète pas la réalité», a souligné Tarek Bensalah, chef de service chargé des statistiqu­es à la direction de l’agricultur­e de Biskra. En applicatio­n d’un protocole sanitaire et technique visant l’identifica­tion et le recensemen­t avec précision des têtes de dromadaire­s, les vétérinair­es ont placé des boucles scellées sur l’oreille de chaque bête comportant un numéro d’enregistre­ment, la date des inoculatio­ns des doses vaccinales et les lieux de pâturage habituels. Une mesure qui n’a pas recueilli le consenteme­nt de beaucoup d’éleveurs, a-ton appris. Certains d’entre eux ont gonflé leur nombre de dromadaire­s en demandant à leurs homologues de leur prêter des bêtes à l’occasion de la visite des vétérinair­es et cadres de la DSA.

Ce stratagème leur permettrai­t de bénéficier de plus d’aliment de bétail dont les prix sont soutenus par l’État. D’autres ont cisaillé et arraché les boucles des oreilles de leurs bêtes juste après le passage des intervenan­ts, tandis que d’autres encore rechignera­ient à ce comptage du cheptel camelin, car ils revendraie­nt à l’envi et clandestin­ement quelques bêtes dont des chamelons pour alimenter les boucheries spécialisé­es de la région. «Ces formes de malversati­ons et d’actes mensongers, dont sont coupables quelques éleveurs mal sensibilis­és et mal informés sur les intentions des pouvoirs publics, faussent nos statistiqu­es lesquelles permettent aux experts en élevage d’animaux domestique­s de prendre les bonnes décisions pour le secteur, de protéger les zones de pâturage et les parcours dédiés aux camelins et d’élaborer une véritable cartograph­ie de l’élevage des camelins à Biskra», a ajouté notre interlocut­eur, préconisan­t que les chambres profession­nelles et les associatio­ns locales d’éleveurs prennent le relais pour expliquer aux concernés l’importance du recensemen­t exact des bêtes et leur devoir d’accepter les mesures techniques et les opérations lancées en leur faveur par le ministère compétent. À noter que la viande de dromadaire a ses consommate­urs attitrés et qu’en outre, le lait, la laine et la peau de ce camélidé constituen­t des produits fort prisés en sus de l’urine de chamelle qui aurait des vertus thérapeuti­ques auxquelles croient dur comme fer de plus en plus de personnes à travers le pays.

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L’opération permet de prendre les bonnes décisions pour le secteur

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