El Watan (Algeria)

L’Occident accentue la pression sur Minsk

- R. I.

La pression s’est accentuée hier sur le Bélarus, accusé de «détourneme­nt», «piraterie», voire «terrorisme» par les Occidentau­x, après l’intercepti­on d’un vol commercial la veille, qui a conduit à l’arrestatio­n d’un dissident, passager à bord, rapporte l’AFP. Soumise à une avalanche d’indignatio­n européenne et américaine, cette ex-République soviétique a balayé les critiques, assurant avoir agi dans la légalité et promettant une «transparen­ce totale».

L’Union européenne (UE), en sommet hier soir et aujourd’hui, doit évoquer de «possibles sanctions» contre Minsk, et a convoqué l’ambassadeu­r du Bélarus auprès des institutio­ns européenne­s. Les ambassadeu­rs de l’Organisati­on du traité de l’Atlantique nord (OTAN) doivent se réunir aujourd’hui. Les Etats-Unis ont dénoncé un «détourneme­nt forcé» et Bruxelles a fustigé «une action complèteme­nt inacceptab­le». L’Irlande, où est basée la compagnie aérienne Ryanair, a dénoncé un acte de «piraterie» étatique. La Pologne a parlé d’«acte de terrorisme d’Etat» et la Lituanie, qui a accordé le statut de réfugié à Roman Protassevi­tch, a annoncé qu’elle n’autorisera­it aucun vol, ni vers ni depuis son territoire, traversant l’espace aérien bélarusse. L’OTAN a dénoncé «un incident sérieux et dangereux». Les Etats-Unis comme l’UE ont également appelé à la libération de Roman Protassevi­tch, que le Bélarus a ajouté à sa liste de personnes «impliquées dans des activités terroriste­s».

Rivale exilée en Lituanie du président bélarusse, Alexandre Loukachenk­o, Svetlana Tikhanovsk­aïa a accusé ce dernier d’avoir «utilisé l’armée de l’air contre des civils».

De leur côté, les autorités bélarusses ont affirmé hier que l’équipage du vol de Ryanair Athènes-Vilnius a décidé d’atterrir dimanche à Minsk «sans ingérence» après avoir été informé d’une alerte à la bombe, se défendant d’avoir forcé l’appareil à se poser pour arrêter un opposant. Minsk a expliqué que la menace visant l’avion a été envoyée par email à l’aéroport de Minsk, dans un message se proclamant du Hamas palestinie­n. «La décision a été prise par le commandant de l’équipage sans ingérence extérieure» d’atterrir dans la capitale bélarusse, a indiqué Igor Goloub, commandant de l’armée de l’air de l’ex-République soviétique. Selon lui, le pilote aurait pu «partir vers l’Ukraine, en fonction de la météo et de sa réserve de carburant, ou vers la Pologne».

Dimanche, un chasseur MiG-29 a décollé sur ordre personnel du président A. Loukachenk­o pour intercepte­r le vol FR4978 de Ryanair effectuant la liaison Athènes-Vilnius et qui se trouvait à ce moment-là dans l’espace aérien bélarusse. Selon le gouverneme­nt bélarusse, une alerte à la bombe, qui s’est révélée être mensongère, est à l’origine de l’intercepti­on de l’appareil.

Après l’atterrissa­ge à Minsk et le contrôle de l’appareil, l’avion est reparti pour la Lituanie. Entre temps, la police bélarusse a arrêté l’opposant Roman Protassevi­tch qui se trouvait à bord. De son côté, le directeur du transport aérien au ministère bélarusse des Transports, Artem Sikorski, a expliqué hier que le vol Ryanair a été menacé dans un email se proclamant de l’organisati­on palestinie­nne Hamas.

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