Code 12-06
Le FLN et le RND vont arriver en tête aux législatives sous le couvert de listes indépendantes, rien ne sert donc de participer, rien ne va changer, parce que rien n’a changé, mais si on ne participe pas, ce sont bien le FLN et le RND qui vont gagner, parce qu’il n’y a personne d’autre, à part Bengrina venu jouer au billard. Dans quel sens prendre cette phrase étant donné qu’elle fonctionne dans toutes les directions ? Rien ne sert de participer, les quotas sont déjà fixés, mais si on ne participe pas, générer des quotas non représentatifs va être plus difficile, d’autant qu’on peut mettre des observateurs partout. Comment régler cet argumentaire ? C’est en fait un vieux débat au pays du remplissage des urnes par anticipation et de la démocratie maquillée à la laque brillante, avec d’un côté les partisans du boycott, «ils vont truquer les élections et même truquer ceux qui truquent les
élections», et de l’autre les participationnistes, «la politique de la chaise vide ne sert qu’à légitimer le pouvoir en place, rien
ne sert de se mettre autour d’une table si on est debout». En réalité, tous ces débats ne mènent qu’à une seule question : qui aura les codes d’accès de l’intranet, qui sert à rassembler et centraliser les résultats, éventuellement les triturer ? On ne le sait pas, mais on s’en rappelle, à la présidentielle de 2019, c’était un cadre du ministère de l’Intérieur, qui n’a rien d’indépendant, non élu et anonyme, qui avait les clés de l’intranet, selon le général, patron des services, Wassini Bouazza, actuellement en prison, qui avait d’ailleurs essayé de placer devant l’ordinateur un colonel de son département. La question est la même : qui sera le préposé à l’informatique, qui le nommera et de quelle institution dépendra-t-il ? A l’ANIE, la célèbre Autorité indépendante des élections, qui ne gère pas l’ordinateur collecteur, on se met depuis quelque temps à réfléchir à la question : comment être une autorité indépendante si on n’a pas l’autorité nécessaire pour être indépendant ?