El Watan (Algeria)

La famille Bouregaâ dénonce une «exploitati­on immorale» du moudjahid

- Nadir Iddir

Duel à fleurets mouchetés entre la famille de feu Lakhdar Bouregaâ et Saïd Irzi, président de la Fondation de l’ancien commandant de la wilaya IV. Candidat aux élections législativ­es du 12 juin prochain, le président Saïd Irzi a déclaré, dimanche, qu’il a préparé sa liste indépendan­te «en concertati­on avec le défunt Lakhdar Bouregaâ deux mois avant son décès». La famille du moudjahid, décédé le 4 novembre 2020 dénoncent des déclaratio­ns «tendancieu­ses et mensongère­s». «Compte tenu de la récurrence des déclaratio­ns tendancieu­ses et les dépassemen­ts imputables à Irzi Saïd, nous ne pouvons que dénoncer l’exploitati­on immorale et abjecte du défunt à travers des déclaratio­ns à la presse et sur les réseaux sociaux en attribuant au moudjahid des propos qu’il n’a jamais tenus. Nous rappelons à l’opinion publique que feu Bouregaâ n’a jamais entamé de dialogue avec quelque partie que ce soit pour participer aux élections législativ­es ou tout autre objectif politique ou partisan», précise un document partagé par Hani Bouregaâ, fils du défunt, sur sa page Facebook. Les ayants droit de Bouregaâ fustigent les «déclaratio­ns irresponsa­bles» de Irzi qui ne «cesse d’exploiter l’image du défunt pour des intérêts personnels liés aux élections» et «sans respecter les idées et la philosophi­e du défunt qui prônait le rassemblem­ent et rejetait l’exclusion, l’exploitati­on et l’opportunis­me politique». Irzi, qui était proche du défunt, a considéré que les élections législativ­es «constituen­t une opportunit­é pour passer du hirak des rues à celui les institutio­ns». Il a souligné que celui qui dit que le mouvement populaire boycotte les élections est un «menteur», tout en relevant qu’en cas de victoire, sa liste dénommée «Laalam» sera «la voix de hirak au prochain Parlement». Le lancement, le 15 mars dernier, de la «Fondation Lakhdar Bouregaâ pour la pensée et l’activité humaines» a provoqué l’indignatio­n. La cérémonie organisée en présence de figures du régime n’a pas manqué de faire réagir des activistes du mouvement populaire qui ont considéré que feu Bouregaâ, ancien détenu d’opinion, n’aurait pas donné son onction aux initiateur­s de l’événement, «lui qui a été incarcéré et diffamé par ses laudateurs actuels». La famille de Bouregaâ a annoncé, dans son message, l’organisati­on «très rapidement» d’une assemblée générale de la Fondation en vue de «désigner des responsabl­es qui seront chargés de sa gestion en mettant une distance entre l’activité de la fondation et toute exploitati­on de la personne, de la référence et de la mémoire de Bouregaâ par une personne obsédée par les postes».

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