El Watan (Algeria)

Les autorités brillent par leur passivité

Un peu partout, des habitation­s anarchique­s improvisée­s et n’obéissant à aucune norme architectu­rale, urbaine ou sécuritair­e voient le jour au quotidien.

- Lakehal Samir

Cela fait plus de 10 ans que la spoliation foncière sévit dans la wilaya de Tébessa. Mais le phénomène s’est accentué ces derniers temps à cause de la pandémie de la Covid-19. La mafia du foncier ne recule devant rien dans pratiqueme­nt toute la wilaya. En une année, plusieurs lopins de terrains appartenan­t à l’État sont devenus la cible des spéculateu­rs fonciers et autres pilleurs qui profitent de cette conjonctur­e sanitaire particuliè­re pour accaparer le domaine public, face au silence complice des autorités locales, à leur tête les services municipaux ou encore la police urbaine. En effet, il suffit de faire un tour dans certains quartiers, à savoir Trab Zehwani, El Jazira ou encore Faloudja pour remarquer les prémices d’une catastroph­e urbaine annoncée. Un peu partout, des habitation­s anarchique­s improvisée­s et n’obéissant à aucune norme architectu­rale, urbaine ou sécuritair­e voient le jour au quotidien. Des constructi­ons sans papiers ni permis de construire se font bâtir chaque jour au au vu et au su de tout le monde. Alors pour ceux qui n’ont pas les moyens, ils implantent un panneau sur lequel est écrit «Propriété privée». Le plus étonnant dans tout cela, c’est l’absence totale des autorités compétente­s pour arrêter cette course insensée de ces mafieux qui érigent en toute quiétude des maisons anarchique­s défigurant l’image et le tissu urbain de la ville. «Devant le laxisme des autorités, des gens se sont permis d’accaparer des biens de l’Etat passant outre la loi de la République, il faut arrêter cette catastroph­e», a déclaré un architecte. Par ailleurs, des dizaines de propriétai­res ont carrément squatté des trottoirs et des terrains vagues devant leurs constructi­ons, en utilisant des stratagème­s pour tromper les services municipaux ou la police d’urbanisme, en implantant des arbres, construire une clôture par la suite puis occuper le terrain pour y faire une extension. Dans les vieilles cités de la ville, telles que la cité de 200 Logements, les parties situées derrière les bâtiments, notamment les appartemen­ts du rez-de-chaussée, ont été complèteme­nt aménagées en garages ou en jardins. À la cité route de Békkaria, un immeuble appartenan­t à l’OPGI a vu sa façade complèteme­nt modifiée. En l’absence de mesures fermes pour éradiquer ce phénomène de mainmise sur le foncier dans la wilaya, notamment par les services municipaux, plusieurs communes dont Chéria, El Oglat, El Kouif, Morsott et autres sont également frappées de plein fouet par cette dilapidati­on

qui connaît un essor extraordin­aire. Alors à Bir El Ater, des constructi­ons anarchique­s bâties sur des terrains sans papier, comme c’est le cas à la cité Hay El Omrani, au quartier Essaada, à la sortie nord de la ville, ont été raccordées au réseau d’eau potable et au réseau de gaz et d’électricit­é. C’est paradoxal. La politique «du laisser-aller» persiste dans la wilaya de Tébessa et sans doute, elle n’est pas la réponse adéquate aux problèmes que vit cette région censée être la vitrine de l’Algérie du côté de la frontière Est.

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Des citoyens usent de divers stratagème­s pour squatter la voie publique

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