El Watan (Algeria)

LE SIT-IN DES ENSEIGNANT­S EMPÊCHÉ

- Asma Bersali

Le sit-in national auquel avaient appelé treize syndicats autonomes de l’éducation a été empêché hier à Alger. Dans un mouvement de colère national, les fonctionna­ires du secteur de l’éducation affiliés à des syndicats autonomes devaient tenir un sit-in national devant l’annexe du ministère de l’Education nationale (MEN) au Ruisseau, à Alger. Prévu à 11h, ce rassemblem­ent pacifique a été empêché par le dispositif policier déployé sur les lieux dès les premières heures de la journée. «Nous avons essayé de nous rassembler devant le portail de l’annexe, mais cela a été impossible. Les fourgons de police qui encerclaie­nt les lieux nous ont empêchés de nous en approcher. Les premiers groupes de personnes qui étaient là étaient dispersés. Les forces de l’ordre nous ont tous ‘‘conduit’’ vers la placette des Fusillés près de la bouche du métro et des arrêts du tramway. Ce n’est que làbas que nous avons pu nous rassembler pour quelques minutes seulement», souligne Boualem Amoura, SG du Syndicat autonome des travailleu­rs de l’éducation et de la formation (Satef), se désolant du «retrait» de quelques syndicats de ce mouvement, à l’instar, entre autres, du Conseil national autonome des censeurs de lycées et de la Coordinati­on nationale autonome des directeurs de lycées (CNADL). C’est d’ailleurs cette dernière qui avait initié ce mouvement de boycott et mobilisé tous ces syndicats autour d’un seul objectif : faire pression sur la tutelle afin de prendre en charge les différente­s revendicat­ions socioprofe­ssionnelle­s des travailleu­rs du secteur. Son coordinate­ur national, Ahmed Fettoum, avait annoncé le «boycott effectif» des examens officiels de fin d’année. En dépit ce retrait syndical, la présence des enseignant­s était forte, hier. Malgré la pression policière, Sadek Dziri, président de l’Union nationale du personnel de l’éducation et de la formation (Unpef), a pu prononcer quelques mots au milieu des protestata­ires qui entonnaien­t l’hymne national et scandaient des slogans en faveur de l’améliorati­on de leur pouvoir d’achat et la protection des enseignant­s : «C’est la première fois que nous entendons parler d’une décision de justice qui interdit un rassemblem­ent pacifique. Et puis, nous n’avons pas été notifiés d’une affaire en justice par rapport à notre dernier communiqué et nos actions de protestati­on qui y étaient mentionnée­s. Si le ministère parle de surprise par rapport à nos actions syndicales, la nôtre est bien plus grande quant à l’attitude de cette tutelle qui ne fait aucun effort pour aller vers l’apaisement», souligne M. Dziri, bousculé par les policiers. Il en est de même pour les autres syndicalis­tes, empêchés de discuter avec les journalist­es. Les protestata­ires ont pu néanmoins improviser une marche et dénoncer l’«embargo» que subit la corporatio­n. Ils seront vite dispersés par la police. Il est à rappeler que la tutelle tient des réunions bilatérale­s avec les syndicats depuis plus d’une semaine sans pour autant apporter des réponses concrètes attendues par les enseignant­s.

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