«1,2 milliard de bulletins de vote imprimés»
Le président de l’Autorité nationale indépendante des élections (ANIE), Mohamed Charfi, a livré ce jeudi un premier bilan de la première semaine de campagne électorale pour les législatives anticipées du 12 juin, qui s’est déroulée, selon lui, dans des conditions normales. L’Autorité n’a été destinataire d’aucun signalement ou doléance de la part des candidats. «Aucun dépassement n’a été enregistré, il y a eu le respect de la charte d’éthique de la campagne électorale et l’absence d’attaques et de discours haineux», se réjouit M. Charfi, qui précise que l’ANIE a imprimé 1,2 milliard de bulletins de vote. Un chiffre énorme ! Le tirage de cette «grande quantité» de bulletins a nécessité, a-t-il révélé, la mobilisation de compétences humaines 24h/24 et de moyens matériels «considérables», notamment le papier d’impression. Le président de l’ANIE est revenu, lors d’un point de presse, sur la fameuse aide financière de 30 millions, qui sera accordée aux candidats de moins de 40 ans, et les modalités légales pour en bénéficier. Pas moins de 512 «jeunes candidats» ont déjà exprimé leur demande pour recevoir les subventions de l’Etat pour le financement de leur campagne et qui sera affectée à la liste électorale. Un chiffre appelé à augmenter ! Le conférencier a tenu à démentir les informations véhiculées à propos de cette aide financière. Ces montants, de son avis, ne seront pas versés en nature aux listes bénéficiaires, mais à travers le remboursement de leurs factures. «Le candidat n’aura ni un chèque ni une enveloppe. La somme n’est pas allouée à chaque candidat, mais à une campagne. C’està-dire dans le cas d’une liste à tous ses membres. Le comptable de la campagne contrôle cet argent, et le but d’une telle démarche est l’enrichissement du paysage politique», se défend M. Charfi. A la question de savoir si l’Autorité envisage d’intervenir pour rappeler à l’ordre des candidats ou chefs de parti qui tiennent des propos «loufoques» ou «misogynes», comme celui balancé par le président du Front de la bonne gouvernance (FBG) qui compare les candidates de sa liste électorale à de la «fraise fraîche», M. Charfi réplique par la négation : «C’est aux électeurs de juger ou de sanctionner ce candidat. L’objectif d’une campagne électorale est de permettre aux votants de découvrir le véritable visage des candidats ou de ces chefs de parti. Que l’électeur sache ce que pèse chacun des postulants.» Il fera remarquer que dans ce cas, il ne s’agit pas d’un «discours haineux», contraire à la réglementation. Concernant l’application du protocole sanitaire de lutte contre la pandémie (Covid-19), M. Charfi a affirmé que l’Autorité a adressé quelques avertissements verbaux à certains animateurs de la campagne liés essentiellement à la non-application du principe de distanciation physique.