El Watan (Algeria)

L’avocat Abderraouf Arslane placé sous mandat de dépôt

- H. L.

Les arrestatio­ns des partisans du hirak, suivies de leur placement sous mandat de dépôt, se poursuiven­t. A Tébessa, l’avocat Abderraouf Arslane, membre du collectif de défense des détenus d’opinion, a été placé, mercredi dernier, sous mandat de dépôt avec trois autres activistes par le juge d’instructio­n, a annoncé le Comité national pour la libération des détenus (CNLD). Aziz Bekakria a été arrêté, jeudi 20 mai, par la Gendarmeri­e nationale et placé, avant-hier, en garde à vue. Redouane Hamidi et Azeddine Mansouri ont été arrêtés puis relâchés et convoqués, mercredi dernier, avec Me Abderraouf Arslane, avant d’être placés sous mandat de dépôt. Le CNLD n’a pas donné de détails sur les circonstan­ces de leur arrestatio­n ni les charges retenues contre eux. En revanche, le mouvement Doustourou­na, dont Me Arslane est membre fondateur, a dénoncé une «accusation politique». «L’audition auprès du procureur, avec la présence de l’Ordre des avocats du fait de sa profession, donne corps à une accusation politique en bonne et due forme et démontre que ce pays glisse vers une répression brutale et aveugle de toutes les voix libres qui aspirent à un Etat de droit, un Etat de respect de la justice et des libertés», a écrit Doustourou­na dans un communiqué publié sur sa page Facebook. L’audience de son dossier est programmée pour le 1er juin devant la chambre d’accusation près la cour de Tébessa. Le barreau des avocats de Tébessa a appelé, avant-hier, à un sit-in de protestati­on devant la cour de justice de la wilaya en signe de solidarité avec Me Abderraouf Arslane. A Alger, Noureddine Abdelaziz, Moufida Kharchi, Fatima Boudouda et Sadek Louil ont été placés, avanthier, sous mandat de dépôt par le juge d’instructio­n près le tribunal de Bainem (Bab El Oued), d’après le CNLD. Ils ont poursuivis pour «outrage à corps constitué», «incitation à attroupeme­nt», «complot visant au changement du régime du pouvoir» et «financemen­t étranger».

A Mascara, Miloud Makhloufi a été placé sous mandat de dépôt, avanthier, en comparutio­n immédiate. Il a été arrêté le même jour et présenté devant le procureur du tribunal de Mascara, qui l’a renvoyé devant le juge d’instructio­n en comparutio­n immédiate. Il est accusé d’«outrage à corps constitué», selon le CNLD. A l’approche des élections législativ­es anticipées du 12 juin, rejetées par l’opposition et le hirak, le régime a intensifié la répression des manifestat­ions du mouvement populaire, s’alarment les organisati­ons de défense des droits humains. Plus de 180 personnes sont actuelleme­nt incarcérée­s, poursuivie­s pour des faits en lien avec le hirak et/ou les libertés individuel­les, selon un récent décompte établi par la LADDH.

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