Forte participation des médecins d'Alger au lieu prévu
L'élection pour le renouvellement de moitié des Conseils des Ordres des médecins, des pharmaciens et des chirurgiens-dentistes, entamée il y a une dizaine de jours au sein des locaux des Conseils de l'Ordre à travers le pays, a pris fin jeudi pour l'ensemble des électeurs.
La section ordinale de l'Ordre des médecins d'Alger a organisé le vote au sein du siège du Conseil de l'Ordre, malgré le référé heure par heure introduit par le ministère de la Santé la veille de l'élection pour délocaliser le lieu du vote, qui était prévu au niveau de la polyclinique des Sources, siège du Conseil de l'Ordre d'Alger, vers les CHU (Mustapha Pacha, Beni Messous, Douéra et Hussein Dey). Un référé qui ne semble pas avoir eu l'impact escompté, puisque les électeurs affluaient dès les premières heures de la matinée de jeudi vers le siège du Conseil de l'Ordre d'Alger pour accomplir leur devoir. Sur place, tout se passait bien jusqu'à 10h, où plus d'une centaine de médecins avaient déjà voté dans les deux bureaux du premier étage. Tout d'un coup, un brouhaha fuse de la cour de la structure hospitalière et une altercation éclate entre les organisateurs, l'administration et certains candidats favorables à la délocalisation du vote vers les CHU. La requête du ministère de la Santé a vite été affichée sur la porte d'entrée, qui a par la suite été fermée et personne n'a été autorisé à y accéder. Après une forte insistance des électeurs, l'intervention de certains pour calmer les esprits après des échanges virulents entre les pour et les contre, la direction décide de rouvrir la porte. Le scrutin reprend quelques minutes après dans une sérénité totale.
«Il y a une requête du ministère de la Santé et le tribunal administratif a tranché à ce propos. Aujourd'hui, il y a le programme de vaccination contre la Covid-19 qui est prévu, il fallait donc délocaliser ce vote. Il fallait se rendre aux CHU où tout est prêt. Les DAPM ont tout organisé sur place», rappelle un candidat favorable à la délocalisation. Pour les membres de la commission de la SOR d'Alger, «matériellement, il est impossible de procéder au déplacement de cette élection à la veille du rendezvous électoral, alors que la convocation du corps électoral a été faite il y a plus d'un mois». Et de rappeler que «la loi est claire. Le Conseil de l'Ordre n'est pas sous la tutelle du ministère de la Santé. L'élection doit se dérouler au sein du siège du Conseil de l'Ordre et personne n'a le droit de décider à la place de l'Ordre, qui est souverain». Et de signaler : «Il s'agit juste d'un renouvellement de moitié des sections ordinales. On ne comprend pas toutes ces agitations et comportements qui cachent en fait des rendements de comptes entre personnes.» Pour le président de la section ordinale d'Alger et du Conseil national de l'Ordre des médecins, le Dr Mohamed Bekkat Berkani, l'élection a eu lieu le plus normalement du monde. «Une opération que nous avons l'habitude d'organiser dans le respect de la loi et des règlements électoraux. Elle est légale et légitime malgré toutes les tentatives de blocage et de perturbation du scrutin, orchestrées par l'administration pour des raisons fallacieuses. Il s'agit d'une ingérence. L'opération a aucunement gêné la vaccination», a-til déclaré. Et d'ajouter : «1350 médecins ont accompli leur devoir électoral durant toute la journée de jeudi. Nous avons enregistré le plus grand nombre de votants jamais atteint depuis 15 ans.» Et de préciser que «les résultats sont affichés depuis ce matin (hier, ndlr) 6h, selon le règlement électoral. Le dépouillement s'est déroulé pendant toute la nuit. Un délai de 15 jours est fixé pour le dépôt des recours. Les sections ordinales se réuniront d'ici la fin du mois de juin pour procéder à l'installation et à la réélection des organes dirigeants».
Ainsi, 18 membres, dont 9 candidats du secteur libéral, 5 médecins de santé publique et 4 hospitalo-universitaires ont été élus à une forte majorité.
Djamila Kourta