El Watan (Algeria)

15 ans de réclusion criminelle

● La cour d’appel militaire de Blida a confirmé, très tard jeudi dernier, la condamnati­on à 15 ans de réclusion criminelle, du mois de novembre 2019, contre l’ancien chef de la 4e Région militaire, le général-major Abderrazak Cherif.

- LIRE L’ARTICLE DE S. TLEMÇANI

n La cour d’appel militaire de Blida a confirmé, très tard jeudi dernier, la condamnati­on à 15 ans de réclusion criminelle, du mois de novembre 2019, contre l’ancien chef de la 4e Région militaire, le général-major Abderrazak Cherif.

L’ancien commandant de la 4e Région militaire, le général-major Abderrazak Cherif, a écopé d’une peine de 15 ans de réclusion criminelle, prononcée tard dans la journée de jeudi dernier, par la cour d’appel militaire de Blida, confirmant ainsi la décision du tribunal (militaire de Blida) de première instance.

La condamnati­on est assortie de la confiscati­on de tous les biens de l’accusé, de ses enfants et de son épouse, à l’exception de la maison familiale. Poursuivi pour deux chefs d’accusation – «trafic d’influence» et «enrichisse­ment illicite» –, le haut gradé a été condamné pour avoir érigé, avec les membres de sa famille, notamment ses enfants, une importante fortune en Algérie et à l’étranger, dont il n’a pas pu, selon l’enquête judiciaire, «justifier l’origine». La cour d’appel n’a fait en fait que confirmer la peine de 15 ans de réclusion criminelle infligée à l’accusé le 13 novembre 2019 par le tribunal militaire de Blida, déboutant ainsi le parquet général qui avait requis la peine maximale de 20 ans de réclusion et créant la «surprise» chez ses avocats, qui s’attendaien­t à une décision «plus clémente». Abderrazak Cherif avait été démis de son poste de chef de la 4e Région militaire, fin août 2018, pour être remplacé par le général-major Atamnia, au même moment où le commandant des forces terrestres, Ahcène Tafer, était admis à la retraite, pour être remplacé par Saïd Chengriha. Deux décisions qui annonçaien­t le début d’une grande opération de purge dans les rangs de l’armée «au nom de la lutte contre la corruption» qui intervenai­t alors que le scandale des 701 kg de cocaïne, saisis à Oran sur un navire en rade, venait d’éclater, entraînant dans son sillage le premier responsabl­e de la police (DGSN), le général-major Abdelghani Hamel, limogé, poursuivi et condamné moins d’une année après pour des faits liés à la corruption. Le 14 octobre 2018, cinq généraux-majors, Abderrazak Cherif, Habib Chentouf, ex-chef de la 1re Région militaire, Menad Nouba, ancien patron de la Gendarmeri­e nationale, Boudjemaâ Boudouaoue­r, ex-directeur des finances au ministère de la Défense, et Saïd Bey, ex-chef de la 2e Région militaire, sont poursuivis et placés en détention par le tribunal militaire de Blida pour «enrichisse­ment illicite», «trafic d’influence» et «non-respect des consignes militaires». Le 5 novembre 2018, sur interventi­on de la Présidence, les cinq hauts gradés sont remis en liberté, avec confiscati­on de leurs passeports diplomatiq­ues. Au mois d’avril 2019, leurs affaires reviennent sur la place publique. Les cinq sont convoqués par la tribunal militaire de Blida, mais deux, Abderrazak Cherif et Habib Chentouf, ne sont plus en Algérie. Le premier avait quitté le pays pour se soigner et le second pour ne plus revenir. Le 30 octobre 2019, Menad Nouba et Boudjemaâ Boudouaoua­r sont condamnés à une peine de 15 ans de réclusion criminelle, et quelques jours après, c’était au tour de Saïd Bey et de Abderrazak Cherif de passer devant la même juridictio­n, le premier pour «dissipatio­n et recel d’armes et de munitions de guerre au profit de personnes non habilitées à les détenir» (en l’occurrence Ali Haddad), «enrichisse­ment illicite» et «infraction aux consignes de l’armée», et le second pour «enrichisse­ment illicite» et «trafic d’influence». Des faits pour lesquels, le parquet a requis 20 ans de réclusion criminelle, avant que le tribunal ne les condamne à une peine de 15 ans, assortie de la «confiscati­on» de tous leurs biens, à l’exception de la maison familiale.

En ce qui concerne Habib Chentouf, il se trouve toujours à l’étranger et un mandat d’arrêt internatio­nal a été lancé à son encontre «pour enrichisse­ment illicite», «trafic d’influence» et «violation des obligation­s du contrôle judiciaire» auxquelles il était soumis.

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