«La loi fait obligation à l'Etat de protéger ses fonctionnaires»
RYAD MEBARKI. Président du bureau de l'Organisation algérienne des enseignants pour Biskra
Pour Ryad Mebarki, président de l'Organisation algérienne des enseignants pour la wilaya de Biskra, «la révolte des enseignants a commencé suite à de nombreux problèmes accumulés et engendrés par la politique du silence adopté par le ministère de l'Education nationale, comme mode de gestion des préoccupations des travailleurs du secteur». Et d'ajouter :«Il y a eu ces mouvements spontanés de grève des enseignants en raison de l'exclusion, la cherté de la vie, des programmes vides et saturés et d'autres problèmes, comme la non-application du décret 14/266 de 2014, et toutes les fausses promesses à trouver des solutions aux revendications avanc ées, comme retirer les écoles de la tutelle des mairies parce qu'elles souffrent terriblement de manque de moyens les plus élémentaires, comme le matériel pédagogique, l'entretien, le gardiennage, l'hygiène, ou encore les cantines, le transport... Parmi nos plus importantes revendications, la sécurité dans les établissements et alentours, soit par des gardiens ou par l'affectation d'agents de police. Mais nos appels sont restés sans réponse jusqu'à l'horrible attaque à Bordj Badji Mokhtar. Une catastrophe au sens propre du terme.»
Il affirme que les neuf institutrices «ont été violentées avec des armes blanches et certaines violées. Pourtant, elles avaient alerté sur la situation d'insécurité par des écrits adressés à la direction de l'éducation, les walis de Bordj Badji Mokhtar et d'Adrar, mais en vain. Le même scénario a été réédité à Biskra». Notre interlocuteur affirme s'être déplacé «personnellement sur les lieux et je peux vous dire que l'immeuble est isolé et ne convient nullement à abriter des enseignantes. Devant cette situation, et alors que nous espérions que le ministère prenne en charge rapidement les victimes et tente de calmer l'inquiétude grandissante du personnel, il s'est cantonné dans un terrible silence, celui-là même avec lequel il gère les problèmes du secteur. Ce qui nous a poussés à exiger une prise en charge sanitaire, psychologique et juridique des victimes, mais aussi la condamnation à la peine maximale des agresseurs dont les faits doivent être qualifiés d'actes terroristes». Pour Mebarki, la loi fait obligation à l'Etat de protéger tous les fonctionnaires, dont ceux de l'éducation, à l'intérieur des établissements et leur assurer le logement décent, notamment pour le personnel féminin, ainsi que le transport de et vers le lieu de travail, mais aussi de faire en sorte que celles-ci soient affectées dans les régions où elles habitent, ou encore réduire le prix des billets d'avion pour le personnel de l'éducation. «Il est donc malheureux que nos revendications soient ignorées, nous poussant à nous regrouper et à aller vers le boycott de la notation, en attendant la réunion avec le ministre, cette semaine», conclut-il.
Parmi nos plus importantes revendications, la sécurité dans les établissements et alentours, soit par des gardiens ou par l’affectation d’agents de police. Mais nos appels sont restés sans réponse jusqu’à l’horrible attaque à Bordj Badji Mokhtar.