Ces étudiants, chercheurs de trésors
A l’abri des regards curieux, une trentaine d’étudiants en 3e année archéologie, de l’université de Tipasa, travaillent joyeusement sur un foncier archéologique implanté à l’intérieur du complexe touristique Tipasa Village (ex-CET).
Les étudiantes et les étudiants, encadrés par leurs enseignants, sont dispersés dans les différents coins du site archéologique, délimité faut-il le souligner, depuis plusieurs années par les responsables de l’EGT Tipasa. Les gendarmes de la brigade de la protection du patrimoine qui relèvent du GGN (groupement de Gendarmerie nationale) de Tipasa apprennent les techniques et découvrent en même temps le vécu de chaque fragment de céramique. L’ambiance détendue favorise le travail de fouilles sur ces quelques mètres carrés, jonchés par la végétation. La pluie fine, qui arrose le site archéologique, objet de ce rassemblement estudiantin, ne semble pas déranger les étudiants «fouilleurs», qui n’est autre que la conjugaison de la volonté du LEHA (Laboratoire d’études historiques et archéologiques) dirigé par le Pr Khellaf Rafik, qui relève de l’université de Tipasa, avec l’ENSCRBC (Ecole nationale supérieure de conservation et de restauration des biens culturels) dirigée par le Pr Hamza Mohamed Chérif. Le directeur du complexe touristique CET nous avoue : «Ce sera un attrait touristique bénéfique pour notre complexe, car il révélera un passé encore méconnu pour les touristes qui viendront séjourner chez nous.» Ce site archéologique, implanté à l’intérieur du complexe touristique Tipasa-Village est considéré comme étant le premier chantier école en archéologie en Algérie. Dans le cas où des étudiants des autres universités algériennes souhaitent effectuer leur stage pratique durant la saison estivale, les enseignants et encadreurs sont prêts pour les accueillir. Les gendarmes de la brigade de protection du patrimoine enregistrent les explications intéressantes des enseignants universitaires et les questions pertinentes des étudiants. «Nous participons parfois avec les étudiants aux fouilles, en mettant nos habits en civil. Nous apprenons à déterrer et nettoyer les fragments, c’est quelque chose de nouveau pour nous, et avons hâte d’effectuer les prospection et les fouilles archéologiques sous la mer avec les étudiants, c’est une mission passionnante, nous participons à la protection du patrimoine culturel de notre pays, c’est plaisant de travailler avec les jeunes étudiantes et étudiants en archéologie, mais chaque jour nous apprenons de nouvelles choses, une manière de se cultiver», conclut le responsable du groupe de gendarmes présent sur le site. Afin de pouvoir mieux connaître les détails sur ces fouilles archéologiques terrestres, nous avons sollicité l’un des enseignants, le Dr Bensaidani Youcef, habitué à effectuer des fouilles archéologiques sur terre et en mer, pour répondre à nos questions.