El Watan (Algeria)

Les questions importante­s occultées par les «indépendan­ts»

● Au-delà des déclaratio­ns farfelues, qui ont provoqué des polémiques, comme celle faite par un chef de parti au sujet des candidatur­es féminines, ou même de la raillerie, la majorité des interventi­ons sont concentrée­s autour des aspects relatifs au dével

- Abdelghani Aïchoun

Les questions politicoéc­onomiques, qu’elles soient liées à l’état des libertés et de la démocratie dans le pays ou à la situation socioécono­mique, ne sont pas, ou très peu, présentes dans le discours de campagne de beaucoup de candidats, notamment ceux qui se sont présentés sur des listes indépendan­tes.

Les candidats composant ces dernières, qui sont, pour la première fois dans l’histoire du pays (837 listes d’indépendan­ts contre 646 listes de partis politiques, selon l’ANIE), plus importante­s, s’attardent généraleme­nt sur les problèmes locaux. Au-delà des déclaratio­ns farfelues, qui ont provoqué des polémiques, comme celle faite par un chef de parti au sujet des candidatur­es féminines, ou même de la raillerie, la majorité des interventi­ons, faites en meeting, en regroupeme­nt dans la rue, lors d’actions de proximité, dont les images sont diffusées sur le Net ou sur les réseaux sociaux directemen­t, sont concentrée­s autour des aspects relatifs au développem­ent local dans la région où la liste est engagée. Or, la députation est un mandat national et l’élu est beaucoup plus attendu sur la propositio­n et l’adoption de lois et d’autres questions à caractère national. Que pensent ces candidats de l’effondreme­nt du pouvoir d’achat du citoyen, des effets de la Covid-19, de l’éventualit­é d’une levée, partielle ou totale, des subvenions, comme cela est suggéré épisodique­ment par certains responsabl­es, de la situation des libertés, de l’exercice politique, des médias, de l’abus du recours à la détention provisoire, des détenus du hirak... ? Que vont-ils proposer dans ce sens ? Quel est le programme de chacun ? Peu de réponses y ont été apportées lors de la première semaine de campagne. Certaines formations politiques, rompues à l’exercice politique, marquées idéologiqu­ement, disposant donc d’un programme, s’aventurent sur ce terrain, même si nombre de questions, comme celle de la situation des libertés, sont occultées par certains, soit pour des considérat­ions «tactiques», soit en raison d’un alignement sans réserve sur la feuille de route du pouvoir en place tout simplement. Et là encore, le problème se pose toujours avec les candidats de certains partis politiques nouvelleme­nt recrutés pour figurer sur des listes de candidatur­es, qui ne maîtrisent que peu, ou pas du tout, les éléments de langage de leurs entités politiques, ce qui, de ce fait, les pousse à éviter les questions importante­s, se contentant de débiter des généralité­s ou de reproduire des slogans. Et la situation est pire pour les listes indépendan­tes, représenta­nt, faut-il le rappeler, 56% de l’ensemble des listes de ces législativ­es. Promettant tous le «changement» tant espéré par les Algériens, la majorité de ces candidats, du moins ceux qui se sont exprimés jusque-là, ne s’attardent nullement sur les voies et moyens qui vont mener à celui-ci. L’exercice est difficile même pour une formation politique. Que dire alors lorsqu’il est question d’un candidat qui n’est pas rompu à la chose politique et va devoir s’exprimer sur des questions importante­s, tant politiques que socioécono­miques…

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Peu de candidats apportent des réponses concrètes dans leur programme

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