LE MOUVEMENT DE CONTESTATION RÉSISTE À LA JUNTE
Des manifestations pour la démocratie ont été signalées hier dans plusieurs villes du pays, selon l’agence Reuters. Entre-temps, des combats continuent d’opposer l’armée à des milices ethniques dans des régions frontalières. Dans l’extrême sud de la Birmanie, un défilé contre le putsch a été organisé à Laung Lone. A Rangoun, la capitale économique, un groupe de jeunes manifestants s’est rassemblé dans le quartier de Kamayut.
Pour contourner la répression, qui a coûté la vie à 840 manifestants depuis le coup d’Etat du 1er février, selon l’Association d’assistance aux prisonniers politiques, une organisation non gouvernementale birmane, les militants démocrates évitent les grands défilés et organisent désormais des rassemblements éclair. La prise du pouvoir par l’armée et la mise à l’écart de la dirigeante élue Aung San Suu Kyi, qui est en détention depuis le 1er février, ont ravivé les anciens conflits entre l’armée et les insurgés défendant les droits des minorités ethniques. Des milices alliées au gouvernement parallèle mis en place par l’opposition multiplient les attaques contre les forces de sécurité, qui répliquent par des raids aériens et à l’arme lourde. Des habitants de Loikaw, dans l’Etat de Kayah, situé à la frontière avec la Thaïlande, dans l’est du pays, ont entendu une cinquantaine de tirs d’artillerie lundi et six autres hier matin. La Force de défense des nationalités Karen, active dans la région, a affirmé lundi avoir tué 80 soldats dans des affrontements, qui ont fait 37 000 déplacés ces dernières semaines dans l’Etat de Kayah, selon les Nations unies.