La situation épidémique est inquiétante
Les cas de personnes atteintes du coronavirus sont en nette hausse ces derniers temps, poussant les responsables de la santé à augmenter le nombre de lits pour faire face à la forte demande.
Après une accalmie qui aura duré environ cinq mois, les ambulances sillonnent de plus en plus les artères de Blida et leurs sirènes y retentissent à longueur de journée, voire même le soir. Un fait qui en dit certainement long sur la situation épidémique dans cette région, et même ailleurs.
En effet, les cas de personnes atteintes du coronavirus sont en nette hausse ces derniers temps, poussant les responsables de la santé à augmenter le nombre de lits pour faire face à la forte demande. Le relâchement observé par la population (non-port de masque, non-respect de la distanciation physique...), les retrouvailles de l’Aïd El Fitr, la campagne électorale caractérisée par les regroupements au quotidien et les sorties de proximité seraient derrière cette augmentation inquiétante. L’hôpital Brahim Tirichine, ex-Faubourgs, affiche complet et les appareils de respiration y sont de plus en plus demandés. Au CHU Frantz Fanon, les services Covid-19, qui ont été fermés depuis novembre 2020 et ont retrouvé leur vocation médicale initiale, sont consacrés, à nouveau, aux malades sympthomatiques nécessitant une hospitalisation, comme c’est le cas à l’établissement hospitalier de transplantation d’organes et de tissu de Blida, appelé communément TOT. Ainsi, les services de santé viennent de consacrer tout un étage aux malades Covid-19. «Suite à la remarquable baisse des cas depuis novembre dernier, nous avons décidé de fermer carrément le service dédié aux malades Covid-19, mais là, depuis plus d’une quinzaine de jours, ça repart à la hausse, d’où la réouverture du service», annonce-t-on.
Pour le Pr Sid Ahmed Ould Arbi, chef de service urologie de cet établissement, la fermeture du TOT durant presque toute l’année 2020 à ses patients et sa transformation en hôpital dédié aux malades Covid-19 ont lourdement pénalisé le déroulement des opérations chirurgicales, notamment celles liées à l’urologie. «Mais c’était une question de priorités», insiste-t-il. Après l’accalmie épidémique, le TOT a retrouvé sa vocation et essayé de rattraper son lourd retard. Mais là, avec l’augmentation inquiétante des cas et l’hospitalisation des malades (Covid-19), cet établissement va encore ralentir son programme initial. Et dire que le virus et sa propagation ont chamboulé l’activité médicale. «Ils sont environ 2000 malades qui attendent leur tour pour une opération, notamment de la prostate, de la vessie, alors que certains meurent faute d’une prise en charge à temps. C’est quand même énorme», regrette-t-il.
LE VIRUS N’A JAMAIS DISPARU
Depuis son apparition au début de l’année 2020, le virus n’a jamais disparu de la circulation. «Il y a une remontée après une relative accalmie. Mais une chose est sûre, il n’y a certainement pas un jour où le virus s’est arrêté de circuler», explique le professeur Boudjella Mohamed Lotfi, immunologiste au CHU de Blida. Mais ce scientifique reconnaît que le virus en question reste «imprévisible». «On n’arrive pas à le comprendre. Son activation monte, puis redescend. Un jour, il est surtout asymptomatique ou léger, un autre il devient plus actif et plus mortel. Un jour, il cible les vieux, un autre il attaque surtout les jeunes. La communauté scientifique n’arrive pas à comprendre la nature de son activation.» Il craint aussi pour l’après-Covid-19, d’autant que ce virus serait diabétogène, cancérigène..., c’est-à-dire qu’il est capable de provoquer des maladies chroniques dans le court terme, comme le diabète, le cancer, la fibrose pulmonaire... «Nous sommes aux aguets, nous observons... et les études scientifiques seront dévoilées dans quelques années», annonce-t-il.
Pour le moment, le virus «mystérieux» est de retour en force, touchant de plus en plus la population jeune. A Blida, un adolescent de 18 ans, souffrant d’une maladie chronique, a été emporté récemment par le coronavirus. Les morts subites (crises cardiaques) et touchant des personnes dont l’âge oscille entre 20 et 60 ans sont en augmentation. Un phénomène qui serait provoqué par la Covid-19. Sur les réseaux sociaux, les avis de décès sont en augmentation ces derniers temps... Une chose est sûre, la vigilance et le respect des mesures barrières doivent rester de mise...