El Watan (Algeria)

Réunion aujourd’hui de l’Union des Ordres des avocats (UNOA)

- N. Iddir

Colère des robes noires. Les actions de protestati­on des avocats s’étaient poursuivie­s en fin de semaine dernière pour exiger la libération de leur collègue du barreau de Tébessa, Abderraouf Arslane, placé en détention provisoire. Un rassemblem­ent avait été improvisé jeudi, par des avocats du barreau d’Alger, à l’intérieur du tribunal de Sidi M’hamed.

Dans une déclaratio­n rendue publique à l’issue de leur sit-in, les protestata­ires ont consigné plusieurs propositio­ns adressées au bâtonnier. Il s’agit de «geler» l’activité au niveau de toutes les juridictio­ns du pays, «jusqu’à la libération» de l’avocat, lit-on dans le manuscrit partagé sur les réseaux sociaux. Le groupe propose l’organisati­on d’une «marche nationale de tous les avocats», sans préciser le lieu ni la date de l’action. L’appel à cette marche a été suggéré par des membres de certains barreaux : la marche des robes noires devant démarrer du tribunal Abane Ramdane (Sidi M’hamed, Alger). Les protestata­ires ont proposé le retrait de «tous les avocats candidats aux législativ­es». Ils ont également appelé leurs confrères à se joindre au rassemblem­ent devant se tenir aujourd’hui, 5 juin, devant la Cour suprême, où se tiendra en même temps une réunion de l’Union nationale des Ordres des avocats (UNOA). Membre du collectif de défense des détenus du hirak, Abderraouf Arslane avait été placé en détention provisoire le 26 mai dernier, en compagnie de Aziz Bekakria, Redouane Hamidi et Azeddine Mansouri, trois activistes du hirak. La chambre d’accusation près la cour de Tébessa a confirmé, mardi 1er juin, l’ordonnance de placement sous mandat de dépôt.

Des avocats issus de plusieurs barreaux du pays s’étaient rassemblés, le jour du prononcé du verdict, devant la cour de Tébessa pour réclamer la libération de leur collègue «injustemen­t incarcéré». Les protestata­ires ont dénoncé «le manque de réaction» de l’Union des barreaux du pays, présidée par Ahmed Saï. «Si l’Union ne prend pas une décision ferme et dans les plus brefs délais, il faudra constituer un collectif de défense de notre camarade, composé de représenta­nts des barreaux régionaux. Son objectif : consulter le dossier et en cerner le contenu. A la suite de cela, organiser une conférence pour dénoncer son arrestatio­n et réclamer sa libération immédiate, avant de recourir aux mécanismes internatio­naux de protection des avocats (par exemple, constituer un dossier à adresser au rapporteur onusien sur l’indépendan­ce des juges et des avocats)», a suggéré, sur sa page Facebook Me Ahmine Noureddine, membre du collectif de défense des détenus d’opinion.

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