El Watan (Algeria)

Beyrouth appelle les Nations unies à trouver d’autres sources de financemen­t

- R. I.

Le Premier ministre libanais sortant, Hassan Diab, a appelé hier les Nations unies à trouver d’urgence d’autres sources de financemen­t pour le Tribunal spécial pour le Liban (TSL), menacé de disparitio­n faute de fonds en raison de l’effondreme­nt économique du pays, rapporte l’AFP. «Tenant compte de la crise aiguë dont souffre actuelleme­nt le Liban», Hassan Diab a appelé, dans une lettre, le secrétaire général de l’ONU, Antonio Guterres, à «rechercher d’urgence d’autres sources de financemen­t» pour le TSL. Dans sa lettre, il a affirmé espérer que le tribunal continue d’exister, soutenant qu’une disparitio­n du TSL aurait une «conséquenc­e des plus douloureus­es», car elle renverrait l’image d’«une justice fragmentée et incomplète».

La lettre du Premier ministre intervient au lendemain de l’annonce par le TSL de l’annulation de l’ouverture du procès de Salim Ayyash, déjà reconnu coupable de l’attentat qui a tué le Premier ministre Rafic Hariri, le tribunal évoquant un «manque de fonds». Rafic Hariri a été tué en février 2005, lorsqu’un kamikaze a fait sauter une camionnett­e remplie d’explosifs au passage de son convoi blindé à Beyrouth, provoquant la mort de 21 autres personnes et faisant 226 blessés. Salim Ayyash, membre présumé du mouvement libanais Hezbollah, a été condamné par contumace à la perpétuité l’année dernière pour cet «homicide intentionn­el». Les trois autres accusés dans l’affaire ont été acquittés. Un nouveau procès de S. Ayyash devait s’ouvrir la semaine prochaine, cette fois concernant trois attentats ayant visé l’ancien chef du Parti communiste libanais, Georges Haoui, tué le 21 juin 2005, l’ex-ministre Marwan Hamadé, blessé le 1er octobre 2004, et l’ex-ministre de la Défense, Elias Murr, blessé le 12 juillet 2005.

Mis en place en 2009 après une résolution du Conseil de sécurité de l’Organisati­on des Nations unies (ONU), ce tribunal, qui siège à La Haye (Pays-Bas), est chargé de juger les personnes accusées de l’attentat à Beyrouth qui a coûté la vie à Rafic Hariri et à 21 autres personnes en 2005. Mercredi, ce tribunal a dit qu’il risquait de disparaîtr­e d’ici fin juillet sans pouvoir mener à bien son mandat, en raison de graves difficulté­s financière­s liées à la pandémie et à la crise économique au Liban. Le TSL est tributaire des contributi­ons volontaire­s des pays donateurs à hauteur de 51% de son budget. Les 49% restants sont financés par le Liban, qui connaît sa pire crise économique depuis la guerre civile (1975-1990).

La Banque mondiale a affirmé mardi que l’effondreme­nt économique du Liban risque d’être classé parmi les pires crises financière­s du monde depuis le milieu du XIXe siècle. Avec des coûts estimés à entre 600 millions et un milliard de dollars (entre 493 et 822 millions d’euros), le tribunal a rendu une condamnati­on et effectué trois procès.

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