El Watan (Algeria)

«Il est temps de produire une nouvelle classe politique»

- M. B.

Lunettes élégantes, barbichett­e et bouille sympathiqu­e, Younès Sabeur Chérif est un nom et un visage familier du paysage audiovisue­l DZ. On le connaît surtout comme animateur vedette du talk show «Mazal El Hal» sur El Djazaïria One, puis Echorouk TV. Depuis quelques mois, il anime «Kima kan el hal» sur Lina TV. Aussi, en découvrant sur Facebook les images de YSC sillonnant les rues et les quartiers d’Alger en discutant avec les gens, nous avons naïvement pensé qu’il s’agissait d’un nouveau concept de télévision. Nous nous sommes plantés. Non, ce n’est pas pour une nouvelle émission que la jeune star arpente les cités populaires et les petits marchés de la capitale mais pour collecter des voix. Younès Sabeur Chérif se présente, en effet, aux législativ­es du 12 juin pour la wilaya d’Alger sous la bannière de Jil Jadid (liste 19). «Moi c’est Younès, j’ai 32 ans, je pèse 76 kilos et mon histoire a commencé le 7 juillet 1989», raconte-t-il dans un clip au ton intimiste. Younès est un enfant du quartier La Redoute, à El Mouradia. Sa famille s’est ensuite installée pendant quelques années à Birtouta où il a fait l’essentiel de sa scolarité jusqu’au lycée, avant de revenir à Alger. En 2008, après l’obtention de son bac, il se lance dans des études de Sciences politiques. En 2012, il adhère à Jil Jadid. Depuis le début de la campagne, Younès Sabeur Cherif multiplie les sorties de proximité : Rouiba, Douéra, Birkhadem, Staouéli, village agricole de Bouchaoui… Il est également très actif sur les réseaux sociaux, y compris Instagram où il a plus de 50 000 followers. «J’ai même ouvert un compte TikTok pour toucher les jeunes», confiet-il. Comment ce séduisant jeune homme a-t-il décidé de sauter le pas et se lancer en politique ? «En fait, j’ai toujours baigné dans la politique. Mon papa était un ancien militant du MSP. J’ai des idées un peu progressis­tes par rapport à lui, même s’il est très modéré. Aujourd’hui, je voudrais laisser mon empreinte au sein de la classe politique».Younès était dans la rue le 22 février 2019 et a participé aux manifestat­ions du hirak jusqu’au 2 avril 2019, date de l’abdication de Bouteflika. «Après le 2 avril 2019, je ne sortais plus parce que je pense qu’on se devait de présenter un candidat à la présidenti­elle. J’estime qu’il fallait traduire la dynamique qui était dans la rue en dynamique politique», explique-t-il. YSC poursuit : «On a marché, on a manifesté, maintenant, on doit capitalise­r toute cette énergie qui était dans la rue au niveau des institutio­ns de l’Etat». «Moi, en tant que jeune, j’aimerais que ma génération joue un rôle», insiste-t-il. «Je ne suis pas partisan de la politique de la chaise vide. Je pense que le temps est venu d’opérer une transition génération­nelle et de produire une nouvelle classe politique». A propos du déroulemen­t de sa campagne, Younès affirme que celle-ci n’a pas été chahutée : «Sincèremen­t, il n’y a pas eu d’hostilité, à part un ou deux types qui ont lâché ‘‘Makache intikhabat­e maâ el issabate’’ (Pas d’élections avec les gangs). Je suis très content de constater que les gens sont vraiment à l’écoute». Et de faire remarquer : «En Algérie, il y a ceux qui sortent ; il y a ceux qui sont contre ceux qui sortent, il y a ceux qui commentent sur les réseaux sociaux mais ne sortent pas… On a de tout. Après, j’imagine qu’il y a aussi une majorité silencieus­e qui suit de loin, et c’est celle-là que j’essaie de conquérir».

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Algeria