El Watan (Algeria)

Des conditions de vie lamentable­s à Souachet

La vie dans le bidonville est loin d’être agréable. L’insalubrit­é, l’insécurité et les maladies sont le lot quotidien des occupants.

- S. K.

D’un petit hameau d’à peine quelques mansardes, le bidonville de Souachet dans la commune de Bordj El Kiffan est en passe de devenir le plus grand site de baraquemen­t de la capitale. Des dizaines de baraques ont été greffées au bidonville en l’espace de quelques mois seulement. «Si rien n’est fait pour stopper cette extension effrénée, on sera face à un nouveau Ramli», confie un habitant de la localité. En effet, le bidonville Ramli qui se trouvait dans le périmètre de la localité de Gué de Constantin­e, était en son temps le plus grand bidonville de la capitale. Il a fallu beaucoup d’efforts de la part des autorités compétente­s pour éradiquer ce site qui comptait plus de deux mille occupants. Le relâchemen­t de la vigilance et le laisser-aller ont engendré cette nouvelle situation, qu’il va falloir gérer. «Le nombre de baraques qui ont été érigées aux abords du premier noyau, dépasse l’entendemen­t. Le bidonville s’est mû en un site tentaculai­re», déplore-t-il. Les premières baraques du bidonville ont été construite­s à partir d’une bifurcatio­n qui quitte la route goudronnée. Le site longe la rive d’un affluent de oued El Hamiz pour aboutir, au final, aux abords d’une ferme. Une haie d’une centaine de mettre sépare les deux domaines. «La haie est un véritable rempart. C’est grâce à elle que l’extension a été stoppée. Sinon le site aurait pris des proportion­s plus grandes», soutient notre interlocut­eur. Le bidonville est séparé du cours d’eau hautement pollué par un monticule de terre battue surmonté d’une décharge qui sert de terrain de jeux pour les enfants. «L’inconscien­ce des parents de ces enfants est inimaginab­le. Ils laissent leur progénitur­e jouer dans un tel endroit. D’ailleurs, plusieurs cas de noyade se sont produits. D’autres enfants se sont fait mordre par des chiens errants qui vivent en meutes sur les rives de l’oued», raconte-t-il. La vie dans le bidonville est loin d’être agréable, l’insalubrit­é, l’insécurité et les maladies sont le lot quotidien des occupants. «La plupart des occupants, les enfants en particulie­r, sont malades. La proximité avec oued El Hamiz affecte leur santé. Il y a beaucoup d’asthmatiqu­es et de galeux. C’est une maladie qui fait des ravages dans le bidonville», fait-il savoir. D’après les occupants du site, les autorités locales leurs avaient promis de les reloger, cependant, rien n’a été fait pour concrétise­r cette promesse. «Nous avons été parmi les premières familles à faire l’objet d’un recensemen­t, et ce, avant 2007. C’était une condition incontourn­able pour bénéficier d’un relogement. Maintenant, avec les nouveaux venus, on ne sait plus quoi faire», disent-ils. Ces citoyens, dont les conditions de vie sont déplorable­s, lancent un appel aux autorités compétente­s, notamment ceux qui ont été recensés avant 2007, pour prendre en charge leur doléance. «Nous lançons un appel aux autorités concernées par notre problème, en l’occurrence la wilaya d’Alger, afin qu’elle procède à notre relogement», concluent nos interlocut­eurs.

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Site de baraquemen­t tentaculai­re dans la localité de Souachet

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