Les élections riment avec assassinats
Le controversé président de gauche Lopez Obrador espère conserver dimanche sa majorité au Parlement. Mais c’est la vague de meurtres politiques qui rythme une nouvelle fois la campagne. En cette chaude après-midi du 25 mai, Alma Barragán, candidate à la mairie de Moroleón, petite ville du centre du Mexique, tient un meeting sur un parking : «Nous tous, les citoyens, avons été abandonnés durant des années…» Elle n’a pas le temps de finir sa phrase. Huit détonations. La quadragénaire s’écroule devant ses militants. «Ma mère n’avait jamais fait de politique», témoigne sa fille Denisse. Des habitants l’avaient poussée à se présenter. Sa famille est convaincue qu’Alma représentait une menace pour le maire sortant, elle voulait une enquête sur les dépenses publiques du dernier mandat. A la veille d’un dimanche électoral, ce 6 juin, qui doit renouveler 15 des 32 gouverneurs, 30 congrès locaux, 500 députés, et 1926 maires, on comptabilise déjà 89 «exécutions» : candidats, conseillers, militants…