Appel au boycott de l’activité judiciaire demain
L’Union nationale des Ordres des avocats (UNOA) a décidé le boycott de l’activité judiciaire. Réunie hier à Alger, l’Union a appelé ses adhérents à boycotter l’activité judiciaire, «à l’exception des délais», durant la journée de lundi, en solidarité avec Me Abderraouf Arslane du barreau Tébessa, incarcéré et accusé d’appartenance à une «organisation terroriste». Faisant remarquer que rien dans le PV de la police ne prouve l’appartenance de l’avocat à un groupe terroriste, l’Union estime que son «incarcération est complètement injustifiée, d’autant qu’il présente toutes les garanties pour comparaître à tout moment devant la justice», souligne l’organisation présidée par Ahmed Saï, dans son communiqué rendu public à l’issue de sa réunion tenue, hier, en son siège d’Alger. Membre du collectif de défense des détenus du hirak, Abderraouf Arslane avait été placé en détention provisoire le 26 mai dernier, en compagnie de Aziz Bekakria, Redouane Hamidi et
Azeddine Mansouri pour «adhésion, soutien et financement du mouvement Rachad». La chambre d’accusation près la cour de Tébessa a confirmé, mardi 1er juin, l’ordonnance de placement sous mandat de dépôt de l’avocat. Dans une conférence de presse, tenue mercredi dernier, le procureur général adjoint, Seïf Eddine Aoun, a affirmé que les recherches menées par le groupement territorial de la Gendarmerie nationale de Tébessa ont «prouvé» que les accusés étaient «en relation avec le mouvement Rachad». L’UNOA regrette «les lectures erronées» faites de cette affaire, notamment par le procureur de la République près la cour de Tébessa qui «a violé le principe de la présomption d’innocence et le secret de l’instruction». Appelant les membres de la corporation à «éviter la politisation de la profession», l’Union réitère sa «disponibilité à travailler avec le barreau de Tébessa pour obtenir la libération de Abderraouf Arslane».