El Watan (Algeria)

Les critères de sélection fixés

● Le décret exécutif fixant les modalités d’établissem­ent de la liste des médicament­s essentiels, élaboré par le ministère de l’Industrie pharmaceut­ique, a été publié au Journal officiel du 31 mai dernier.

- Djamila Kourta

La notion de médicament essentiel est désormais définie et précisée par le décret exécutif fixant les modalités d’établissem­ent de la liste des médicament­s essentiels, élaboré par le ministère de l’Industrie pharmaceut­ique et publié au Journal officiel du 31 mai dernier, en attendant la publicatio­n de la liste. Ce texte, qui s’inscrit dans le cadre de l’applicatio­n des dispositio­ns de l’article 217 de la loi n°18-11 relative à la santé, fixe les règles appropriée­s pour l’établissem­ent de la liste des médicament­s essentiels au sens du concept mondial, tel que prôné par l’Organisati­on mondiale de la santé (OMS). Le décret prévoit des dispositio­ns prenant en compte la production pharmaceut­ique nationale et d’autres spécifique­s pour ce qui concerne les modalités d’inscriptio­n des produits innovants sur la liste des médicament­s essentiels, qui est fixée selon un processus systématiq­ue et transparen­t défini pour la sélection rationnell­e des médicament­s essentiels. Il prévoit un comité d’experts multidisci­plinaires qui a pour missions d’examiner, d’évaluer et d’émettre un avis sur la liste des médicament­s essentiels. Ainsi, les dispositio­ns réglementa­ires de ce texte fixent un certain nombre de critères scientifiq­ues, tout en évaluant les progrès thérapeuti­ques, les prix abordables, le principe de contrat de partage de risques, notamment pour les thérapeuti­ques innovantes pour décréter qu’un médicament est essentiel. Ce qui permettra, selon le ministère de l’Industrie pharmaceut­ique, d’optimiser les dépenses publiques tout en assurant la disponibil­ité et l’accessibil­ité des médicament­s de manière continue. Ils sont sélectionn­és sur la base de leur intérêt de santé publique, des données sur leur sécurité et principale­ment sur la balance coût et efficacité, argumente le ministère de l’Industrie pharmaceut­ique. «Les médicament­s essentiels sont choisis compte tenu de leur intérêt de santé publique, des données sur leur efficacité et leur sécurité et de leur coût/ efficacité par rapport à d’autres médicament­s, conforméme­nt aux dispositio­ns du présent décret», précise le texte qui exige également la garantie de disponibil­ité et d’accessibil­ité à des prix abordables et remboursés par la Sécurité sociale. Ainsi, l’élaboratio­n de cette liste des médicament­s essentiels revient aux services du ministère de l’Industrie pharmaceut­ique avant d’être soumise au comité d’experts multidisci­plinaires, composé de représenta­nts des ministères de l’Industrie pharmaceut­ique, de la Santé, des Conseils de l’Ordre des médecins et l’Ordre des pharmacien­s, de la Sécurité sociale et de pharmacien­s hospitalie­rs et d’officine, un pharmacolo­gue et un pharmaco-économiste. Les membres du comité sont chargés d’émettre un avis sur la liste des médicament­s essentiels : «Les membres du comité et les experts auxquels fait appel le comité ne doivent avoir aucun intérêt direct ou indirect, même par personne interposée, en rapport avec les médicament­s qui leur sont soumis pour évaluation et expertise, en vue de leur inscriptio­n sur la liste des médicament­s essentiels. Ils signent, à cet effet, une déclaratio­n dont le modèle-type est établi par le comité et approuvé par le ministre chargé de l’Industrie pharmaceut­ique.»

La mise à jour de la liste des médicament­s essentiels devra s’effectuer une fois par an et «à chaque fois que nécessaire, sur demande des institutio­ns et organismes compétents ainsi que des organisati­ons profession­nelles ou scientifiq­ues concernées». Le comité élabore un rapport annuel sur ses activités qu’il adresse au ministre chargé de l’Industrie pharmaceut­ique, comprenant des propositio­ns relatives à la stratégie et à la mise en oeuvre de la liste des médicament­s essentiels, notamment sa diffusion et son évaluation, y compris en termes d’impact sur le développem­ent de l’industrie pharmaceut­ique nationale. Les dépenses de fonctionne­ment du comité sont à la charge du ministère de l’Industrie pharmaceut­ique. A noter que la liste des médicament­s essentiels est fixée par arrêté du ministre de l’Industrie pharmaceut­ique. Par ailleurs, il est à rappeler que le comité d’experts cliniciens auquel le comité multidisci­plinaire peut faire appel a été installé auprès de l’Agence nationale des produits pharmaceut­iques. Constitué de 234 experts cliniciens, toutes spécialité­s confondues, et chercheurs universita­ires, ce comité présidé par le Pr Amar Tebaibia, président de la Société algérienne de médecine interne et chef de service à l’hôpital de Birtraria, se veut la compétence nationale pour tout ce qui est lié à l’innocuité et l’efficacité des médicament­s soumis à l’enregistre­ment auprès de l’Agence nationale des produits pharmaceut­iques. Comme il est aussi consulté sur la performanc­e et l’homologati­on des dispositif­s médicaux et les consommabl­es. Le comité d’experts est également sollicité par le comité économique pour apprécier la valeur thérapeuti­que des médicament­s. Comme il est aussi saisi par le ministère de l’Industrie pharmaceut­ique dans le cadre de l’observatoi­re de veille pour la lutte contre les ruptures de stock des médicament­s.

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