El Watan (Algeria)

Les Algériens sous stress hydrique

La baisse de la pluviométr­ie s’est caractéris­ée par un taux de remplissag­e national des barrages de 44,5% seulement, selon l’Agence nationale des barrages et transferts.

- H. L.

Les Algériens risquent d’avoir soif cet été en raison de la baisse de la pluviométr­ie, le pays étant confronté à un stress hydrique important depuis plusieurs années. La baisse de la pluviométr­ie s’est caractéris­ée par un taux de remplissag­e national des barrages de 44,5% seulement, selon l’Agence nationale des barrages et transferts. Les capacités de stockage peuvent s’avérer insuffisan­tes pour alimenter en eau potable l’ensemble du territoire. Les 80 barrages actuelleme­nt en exploitati­on fournissen­t 7,7 milliards de mètres cubes d’eau, sur l’ensemble du pays, alors que le potentiel national global en ressources hydriques ne dépasse pas 23,2 milliards de mètres cubes par an, toutes ressources confondues.

L’IMPÉRATIF D’UNE GESTION RIGOUREUSE DE L’EAU

Outre les citoyens, cette situation inquiète de plus en plus le gouverneme­nt, appelé à trouver des solutions idoines. Le ministre des Ressources en eau, Mustapha Mihoubi, a donné, avant-hier, des instructio­ns «fermes» quant à l’impérative gestion «rigoureuse» du service public des eaux, soulignant la nécessité de «bien» préparer la saison estivale, notamment en période de stress hydrique que connaît le pays. Ces instructio­ns ont été données lors d’une réunion tenue, lundi dernier, au siège du ministère des Ressources en eau, laquelle s’est déroulée sous la présidence de M. Mihoubi et en présence des cadres centraux du ministère, des directeurs généraux et des régions relevant des deux établissem­ents, à savoir l’Algérienne des eaux et l’Office national de l’assainisse­ment, ainsi que d’un nombre de responsabl­es locaux.

Lors de cette réunion, ont été abordés le suivi de l’état de la concrétisa­tion du programme urgent relatif à la réalisatio­n de puits pour l’alimentati­on des wilayas connaissan­t un déficit en matière d’eaux de surface, ainsi que l’essentiel des résultats contenus dans l’enquête sociale lancée par le ministère des Ressources en eau et relative au service public des eaux, selon un communiqué du ministère, cité par l’APS.

Pour leur part, des experts ont appelé l’Exécutif à élaborer une stratégie adaptée pour faire face au stress hydrique qui touche le pays. S’exprimant lors d’une journée d’étude sur la problémati­que du stress hydrique en Algérie, organisée par le Conseil national économique, social et environnem­ental, le professeur Ahmed Kettab a plaidé en faveur du renforceme­nt des infrastruc­tures existantes (barrages, stations de dessalemen­t) pour optimiser la collecte et la préservati­on des ressources hydriques. Selon lui, la révision de la tarificati­on de l’eau serait «un moyen efficace» pour optimiser et même augmenter les réserves hydriques du pays. «Il faut une révision de la grille tarifaire dans le respect des standards internatio­naux, en tenant compte du pouvoir d’achat des couches défavorisé­es et des classes moyennes», a-t-il recommandé. De son côté, Nora Frioua, directrice d’études auprès du ministère des Ressources en eau, a insisté sur la nécessité de sensibilis­er les citoyens, les entreprise­s et les agriculteu­rs sur l’urgence d’une politique pour la rationalis­ation de l’utilisatio­n de l’eau. Elle a suggéré la mise en place d’un plan de communicat­ion pour changer le comporteme­nt et les pratiques des consommate­urs.

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Une situation qui risque de perturber sérieuseme­nt le quotidien des Algériens cet été

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