Prévision d’une économie de 800 millions d’euros sur l’importation au titre de l’année 2021
Après un premier bilan sur l’année 2020 rendu public en février dernier, le ministère de l’Industrie pharmaceutique a publié hier une synthèse du bilan de réalisation de ses activités pour la période allant du 1er janvier au 31 mai 2021. Rappelant les principales réformes engagées depuis près d’une année en application du programme du président de la République, le ministère de l’Industrie pharmaceutique poursuit, au titre de l’année 2021, la mise en oeuvre de son plan d’action «visant à impulser le renouveau économique prôné par le gouvernement, et ce, par la mise en place d’une politique pharmaceutique et industrielle cohérente sur les plans réglementaire et économique, érigeant l’industrie pharmaceutique en secteur stratégique, créateur de richesse», lit-on dans le préambule. Il signale que la refonte a conduit à «la promulgation d’une ordonnance et l’élaboration de 35 textes réglementaires, dont 27 ont été publiés et 8 autres ont été finalisés et seront publiés dès leur approbation». Laquelle réforme repose, préciset-on, sur quatre axes, en l’occurrence la garantie pour la disponibilité des médicaments essentiels en mettant en place l’observatoire national de veille, la limitation de l’importation uniquement aux produits essentiels non fabriqués localement ou insuffisamment fabriqués localement, la publication de l’arrêté du 14 février 2021 fixant le cahier des conditions techniques à l’importation des produits pharmaceutiques et dispositifs médicaux, la publication du décret exécutif n°21-224 du 24 mai 2021 fixant les modalités d’établissement de la liste des médicaments essentiels, déploiement au mois de mai 2021 d’un système d’information pharmaceutique national permettant d’assurer une meilleure visibilité des états des stocks des produits pharmaceutiques et anticiper les éventuelles ruptures d’approvisionnement à travers la numérisation, priorisation de la production locale à l’enregistrement et à la fixation des prix. Ainsi, «604 dossiers de médicaments à la production locale et 63 de médicaments à l’importation ont été traités en commission d’enregistrement et comité économique intersectoriel des médicaments au 31 mai 2021», précise le ministère de l’Industrie pharmaceutique, tout en rappelant que «l’objectif inscrit dans le programme du Président est la couverture de 70% des besoins nationaux par la production locale».
Concernant les programmes à l’importation, la même source indique que du 1er janvier au 31 mai, 463 programmes prévisionnels d’importations de médicaments ont été délivrés pour l’année 2021, dont «le montant total accordé à ce jour est de 495 millions d’euros, en ajoutant d’éventuels avenants à ces programmes estimés à 150 millions d’euros et le complément des programmes d’importation de la Pharmacie centrale des hôpitaux au maximum 500 millions euros, la facture globale ne devrait pas dépasser 1,2 milliard d’euros, soit une économie prévisionnelle de 800 millions d’euros sur l’importation au titre de l’année 2021», prévoit le ministère de l’Industrie pharmaceutique. Le rapport met en exergue l’importance du nouveau cadre réglementaire garant de la qualité, de l’efficacité et de la sécurité et en termes d’enregistrement des médicaments en faisant référence au décret du 31 janvier relatif aux modalités de délivrance de l’Autorisation temporaire d’utilisation de médicaments non enregistrés (ATU) permettant l’enregistrement accéléré et l’autorisation dans le cadre de l’urgence des vaccins anti-Covid-19, le vaccin russe Sputnik V, Oxford AstraZeneca, fabriqué par Serum Institute of India Covishield, Inactived Covid-19 vaccine Sinopharm, Covid-19 vaccine AstraZeneca fabriqué par SK Bio Science, Pfizer/BioNtech Covid-19 vaccine, Coronavac du laboratoire Sinovac Chine flacon 0,5 ml de 1 dose et Coronavac du laboratoire Sinovac Chine flacon 1 ml de 2 doses. Ce qui a été renforcé par l’installation du comité des experts cliniciens en date du 10 avril 2021. «Le comité assure un rôle important dans la procédure d’enregistrement et homologation, en donnant un avis notamment sur l’intérêt thérapeutique, l’efficacité, l’innocuité de tout produit pharmaceutique et la performance de tout dispositif médical», rappelle le rapport, tout en insistant sur le renforcement des moyens humains et matériels de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP), l’élaboration et la publication du décret exécutif n° 21196 du 11 mai 2021 modifiant et complétant le décret exécutif n°19-379 du 31 décembre 2019 fixant les modalités de contrôle administratif, technique et de sécurité des substances et médicaments ayant des propriétés psychotropes.
Le département du Dr Lotfi Benbahmed a également mis en place une batterie de dispositions réglementaires pour garantir l’accessibilité économique aux produits pharmaceutiques à tous les citoyens à travers la mise en oeuvre d’une nouvelle procédure de fixation des prix, l’intégration du comité des experts cliniciens, installé auprès de l’ANPP, dans l’élaboration de la liste des médicaments essentiels selon une approche pharmaco-économique, servant de base pour le choix de référentiels thérapeutiques (optimisation des dépenses) et priorisation de l’enregistrement des médicaments génériques et des produits biothérapeutiques similaires, «pour pallier aux situations monopolistiques, et ce, en mettant en oeuvre la nouvelle procédure d’enregistrement basée sur le modèle Relance préconisé par l’OMS pour l’enregistrement de ces produits, en l’occurrence les bio-similaires et le premiers génériques, qui sont en nombre de 6, ainsi que les 37 produits importés qui passent en production locale», précise le document. «Un total économisé d’un montant de 93 120 000 de dollars», est-il souligné. Et de rappeler l’importance de la numérisation des programmes à l’importation dans le but «de constituer une base de données servant à l’évaluation de la valeur ajoutée créée et détecter les éventuels cas de surfacturation».
Eriger l’industrie pharmaceutique nationale en secteur créateur de richesses est le dernier axe de cette réforme à travers l’accélération, entre autres, de la procédure d’agrément des établissements pharmaceutiques, l’identification des besoins nationaux en intrants pouvant être fabriqués localement, dans le but d’augmenter le taux d’intégration en favorisant la soustraitance locale, le développement du domaine d’études cliniques et le volet de l’exportation et le développement du groupe public Saidal pour la réalisation du projet de la production du vaccin contre la Covid-19.