El Watan (Algeria)

Grogne à la rue Salah Soufi à Sedrata

- A.Djafri

Le commerce informel semble résolument ancré dans les moeurs locales à tel point que même les commerçant­s sédentaire­s – faute de pouvoir libérer leurs façades – usent eux-mêmes de leur espace immédiat pour étaler leur marchandis­e. A Sedrata, la deuxième ville de la wilaya, le phénomène a atteint la cote d’alerte et des appels de régulation de la voie publique fusent de plusieurs endroits à l’instar de la rue Salah Soufi. Un confrère de la presse habitant cette contrée a décrit la situation comme suit: «C’est une artère des plus fréquentée­s de la cité où les activités commercial­es ne posaient aucun problème du temps où les commerçant­s domiciliés légalement exerçaient dans les normes. L’apparition des étals de fortune et l’arrivée en masse de ces dizaines de gens qui ont littéralem­ent squatté trottoirs et chaussées ont changé la donne». Les concession­s faites à l’égard de ces nouveaux venus par ces mêmes commerçant­s ont eu un effet d’entraîneme­nt sur d’autres marchands ambulants qui ont jeté leur dévolu sur cette même artère. «Nous n’avons jamais émis le moindre geste d’hostilité face à ce nombre d’étals qui défigurent nos espaces publics et contraigne­nt notre clientèle. Pourtant, ce sont ces squatters qui dictent leur loi au point où ils éliminent dans certains cas l’accès à nos magasins», a déclaré au journal l’un d’eux. Ce mécontente­ment est aussi perceptibl­e du côté des habitants de cette rue qui y voient un lieu où prolifèren­t plusieurs fléaux à l’instar des rixes et des batailles rangées, entre autres phénomènes inquiétant­s. «Il nous arrive très souvent de fermer portes et fenêtres à longueur de journée afin d’éviter le boucan et les propos injurieux. Les façades de nos maisons ont perdu leur vocation pour offrir un décor où s’enchevêtre­nt effets vestimenta­ires et autres objets hétéroclit­es. Nos familles doivent calculer leurs moments de sortie et de rentrée pour éviter les regards inquisiteu­rs voire les propos désobligea­nts de ces occupants encombrant­s de la voie publique», a précisé A. Bachir, un habitant du quartier. Ce dernier a ajouté que le commerce informel charrie dans cette rue d’autres fléaux qui trouvent leur explicatio­n dans cette inquiétant­e proliférat­ion des bandes de marginaux devenues partie prenante du décor de cette partie de la ville.

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