Plainte contre Abdelkader Bengrina
Deux avocats ont déposé plainte contre le président du parti El Bina, Abdelkader Bengrina, qui s’est distingué par ses attaques en règle contre tamazight et la Kabylie.
Les auteurs de la plainte sont Mes Tarek Mektoub du barreau de Blida et Abdelkader Chohra du barreau de Chlef, qui ont basé leur plainte sur la loi n° 20-05 du 5 Ramadhan 1441, correspondant au 28 avril 2020, relative à la prévention et à la lutte contre la discrimination et le discours de haine. Ces deux avocats ont ainsi porté plainte suite aux propos de Abdelkader Bengrina jugés haineux et semant la discorde au sein de la société. Ces deux avocats ont fait état, entre autres, de déclarations faites par ce personnage politique le 7 juin en pleine campagne électorale, qui étaient de nature à semer la haine et la division entre les citoyens. Ils ont également relevé certaines phrases et mots qui portaient atteinte à l’unité du peuple et aux constantes nationales.
En effet, le président du parti El Bina, qui s’est opposé au maintien de tamazight comme langue nationale et officielle lors de la dernière révision constitutionnelle de 2020, a qualifié cette langue maternelle de millions d’Algériens de «chose», continuant ainsi à la remettre en cause, sachant qu’elle fait partie des trois constantes nationales. Aussi, il a dans une autre déclaration tenté de remettre en cause l’engagement de la région de Kabylie dans la Guerre de Libération nationale. Ses déclarations ont suscité de la colère et de l’indignation sur les réseaux sociaux. Cette plainte va-t-elle conduire M. Bengrina devant un tribunal ou va-t-elle subir le même sort que celle déposée par d’autres avocats il y a quelques années contre l’ex-députée Naima Salhi ?
Il faut souligner que les attaques contre la Kabylie, une région frondeuse, se multiplient ces derniers mois. L’on peut citer, entre autres, les déclarations du sénateur FLN Abdelouahab Benzaïm, qui tombent sous le coup de la loi. En effet, en avril dernier, à la veille de la commémoration des événements du Printemps noir en Kabylie, ce sénateur avait tenté de semer le doute sur la participation de la Kabylie dans la lutte contre le colonialisme français. «Je vous conseille de relire l’histoire. Le contingent des zouaves a été créé par la France dans une région bien connue des Algériens. Ce contingent a été aux premiers rangs d’une guerre menée contre les Algériens», avait-il écrit dans un post publié dimanche dernier sur sa page Facebook. Un post qui a été vivement dénoncé sur les réseaux sociaux, où certains internautes réclamaient des poursuites judiciaires contre son auteur.