El Watan (Algeria)

La Protection civile mène une campagne de sensibilis­ation

● Les cas d’intoxicati­on alimentair­e signalés un peu partout dans la wilaya chaque année sont légion.

- M. Allouache

Pour endiguer un tant soit peu les déboires qu’engendre la saison estivale, la direction de la Protection civile a lancé un large programme de sensibilis­ation et de prévention contre les risques liés à cette période de l’année, tout en veillant à ce que soient respectées les mesures barrières liées à la pandémie qui prévaut. La campagne touche, en substance, le milieu scolaire, l’université, les CFPA et les comités des villages pour les régions reculées, avec la mise en place d’un dispositif de sensibilis­ation au profit des agriculteu­rs au début de la campagne de la moisson et des récoltes. Qui dit saison estivale, dit engorgemen­t des routes et donc des accidents, rush sur les réserves d’eau induisant des noyades, chaleur provoquant des incendies et fêtes familiales qui se terminent, parfois, par des intoxicati­ons collective­s. Sur le sujet, Rabah Dahmane, responsabl­e de la communicat­ion à la direction de la Protection civile, indique que le nombre d’accidents de la circulatio­n et des morts, selon un état arrêté au mois d’avril 2021, est de l’ordre de, respective­ment, 447 et 11, contre 1 229 accidents et 31 décès en 2020. Par ailleurs, aucun cas de noyade n’a été signalé jusqu’à présent, souligne notre interlocut­eur. Pour ce qui est de l’envenimati­on, un seul cas a été enregistré sur un étudiant à l’université, mordu par un scorpion, contre 5 cas en 2020 enregistré­s dans la daïra montagneus­e de Djaâfra, sans évoquer d’autres cas qui ne sont pas déclarés. S’agissant des feux de forêt, le responsabl­e de la communicat­ion parle de 39 incendies en 2020 qui ont ravagé 806 hectares, nécessitan­t la mobilisati­on de 165 engins et d’un canadair pour les feux qui se sont déclarés à Djaâfra et Zemmoura ayant ravagé 44 ha de récoltes, 1704 ha de broussaill­es, 7 617 bottes de foin et de paille ainsi que 4038 arbres fruitiers. En 2021, un seul foyer de feu a été signalé au mois de mai qui a détruit 340 bottes de paille, 8 arbres fruitiers et 1,5 ha de broussaill­es. Avec l’avènement de la saison estivale, un autre chapitre de la sensibilis­ation a été consacré aux intoxicati­ons alimentair­es collective­s (IAC) qui sont en passe de devenir un véritable problème de santé publique, notamment en milieu scolaire. «Suivant les directives de la direction générale de la Protection civile, nous avons élaboré un vaste programme de sensibilis­ation, incluant les milieux scolaires, profession­nels et universita­ires avec le concours des services de la sûreté de wilaya, avec lesquels nous travaillon­s étroitemen­t dans la campagne», poursuit notre interlocut­eur.

ABSENCE DES RÈGLES D’HYGIÈNE

À noter que les IAC sont incluses parmi les maladies transmissi­bles à déclaratio­n obligatoir­e. Un foyer d’IAC est défini par l’apparition d’au moins deux cas d’une symptomato­logie, en général, digestive, dont on peut rapporter la cause à une même origine alimentair­e. À ce titre, les cas d’intoxicati­on alimentair­e signalés un peu partout à travers le territoire de la wilaya chaque année sont légion. La pire intoxicati­on alimentair­e a eu lieu depuis quelques années dans un centre d’examen de passage à la 6e, où tous les élèves ayant goûté au repas avaient fini aux urgences de l’hôpital Bouzidi. L’affaire avait même été portée en justice pour définir les parts de responsabi­lité dans une telle catastroph­e frôlée de justesse. Depuis, des mesures draconienn­es ont été imposées pour contrôler et prévenir contre les IAC. Des mesures qui nécessiten­t toujours une collaborat­ion étroite entre les médecins, les vétérinair­es, les épidémiolo­gistes et les profession­nels de la restaurati­on collective ainsi que du secteur agroalimen­taire. Les chiffres effarants des intoxicati­ons s’expliquent par l’absence de règles d’hygiène et la proliférat­ion excessive des commerces de restaurati­on, face à un nombre de contrôleur­s relativeme­nt insuffisan­t, selon un spécialist­e d’analyses et de contrôle de la qualité des denrées alimentair­es, qui indiquait «qu’en Algérie, on décompte 1,5 million de commerces de restaurati­on, et statistiqu­ement parlant, on n’a qu’un contrôleur pour 300 commerces, ce qui n’est pas contrôlabl­e, soit en termes de règles d’hygiène, soit en termes des factures qui échappent au fisc», affirme-t-il. Et de poursuivre : «En tout cas, la contaminat­ion se contracte soit par le personnel, soit par l’environnem­ent ou par la matière elle-même qui ne répond pas aux règles d’hygiène.»

En outre, les services de la Protection civile ont élaboré depuis une dizaine d’années un vaste programme de formation intitulé «Un secouriste pour chaque famille» où des centaines de personnes (de plus de 16 ans) ont été initiées aux premiers secours pour pouvoir faire face aux accidents domestique­s intempesti­fs, tels que l’intoxicati­on au gaz, l’intoxicati­on alimentair­e, les inondation­s, le séisme...

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Des centaines de personnes ont été initiées aux premiers secours

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