Quand la FIFA exerce son lobbying
La Confédération africaine de football (CAF), avait décidé, la semaine dernière, d’ajourner le tirage au sort de la phase finale de la CAN-2022, prévu initialement pour le 25 de ce mois à Yaoundé (Cameroun). Si ce report en a étonné plus d’un, notamment par les raisons invoquées dans le communiqué de la CAF, qui évoquent «des raisons logistiques liées à la pandémie de Covid-19», il semblerait que c’est une guéguerre d’agence d’organisations, qui en serait la véritable cause, avec l’énorme enjeu financier.
Battant en brèche l’argument sanitaire, notamment avec les chiffres très bas de la pandémie du Covid-19 (124 hospitalisations au Cameroun), plusieurs médias, s’appuyant sur des sources du Comité d’Organisation local, évoquent en effet des raisons d’ordre purement financier. Selon ces mêmes sources, des parties appuyées par la FIFA et son président, l’Italo-Suisse, Gianni Infantino, feraient pression pour accaparer l’organisation de l’événement, en court-circuitant l’agence chargée de l’événement (Leap Studio Design), pour la confier à une autre. Selon les mêmes sources, cette boîte concurrente (Andelini Design), basée à Rome et propriété d’un homme d’affaires italo-suisse, «a été proposée à la CAF par la FIFA», et se serait positionnée en sa faveur pour «lui offrir gracieusement le marché, et accaparer l’organisation de la cérémonie du tirage au sort, en attendant d’autres événements sous l’égide de la CAF». Toujours selon les mêmes sources, des responsables de l’agence italienne ont séjourné récemment au Caire et se sont entretenus avec les responsables de la CAF. C’est lors de cette réunion, tenue il y a quelques jours, qu’aurait été entérinée la décision d’ajourner la cérémonie du tirage au sort de la CAN-2022 au Cameroun, le temps visiblement de trouver la parade pour «zapper» l’Agence Leap Studio Design et la remplacer par celle proposée par la FIFA. Un scénario qui tient la route, avec un procédé vil et irrégulier qui n’étonne pas ceux qui connaissent les arcanes de la CAF et surtout son absolue «allégeance» à la FIFA depuis l’avènement de Gianni Infantino. Ce dernier est même devenu le patron et le véritable décideur de l’instance faitière du football africain. Le patron de la FIFA en avait donné la preuve lors du simulacre de l’AG élective, en intronisant par nomination le Sud-Africain Patrice Motsepe comme successeur d’Ahmad Ahmad, en défiant toutes les règles de la démocratie et du libre scrutin.