Extension des champs de compétence
L’ère des quotas est terminée», a déclaré le Président la veille des élections d’hier, ce qui veut dire qu’elle était logiquement encore en cours avant sa déclaration. Cette tournure de phrase n’est pas sans rappeler Ould Abbès quand il a pris la tête du FLN, parti dont le Président est encore membre, avec son «l’argent sale c’est terminé». On connaît la suite de la carrière du médecin de campagne ainsi que celles de ses fils, dont l’un vient d’être arrêté au Venezuela comme un vulgaire trafiquant de viande avariée. Car d’après les autorités, l’impunité c’est terminé, la corruption c’est terminé, le contrôle par l’Exécutif des organes élus est terminé, les passations de marchés publics par téléphone sont terminées tout comme les verdicts judiciaires commandés par le même appareil. Comme l’a rappelé le Président, il s’agit du deuxième volet électoral avec le choix des représentants du peuple, «seule source de tout pouvoir», avec la formule, «ce sont ses
élus qui gouverneront le pays». Si on peut difficilement croire que les députés auront un poids sur l’avenir du pays, il y a bien des choses qui ne sont pas terminées, comme légiférer par ordonnance présidentielle à la veille des législatives sur des sujets aussi sensibles que le crime de terrorisme, ses catégories et ses qualifications, dont l’atteinte à la sécurité de l’Etat, concept générique dans lequel on peut faire entrer le vol de pommes de terre. Qu’est-ce qui n’est pas terminé ? La censure médiatique, l’emprisonnement de militants, l’arrestation d’avocats ou de journalistes, le dernier en date d’ailleurs, El Kadi Ihsane ayant été arrêté par des éléments de la DGSI, conduit dans un fourgon banalisé vers une caserne militaire. Pourquoi pas une enquête par un procureur ou un juge civil, des policiers venus l’arrêter pour l’emmener dans un fourgon de la police avec un mandat d’amener civil ? Parce que les députés ne pourront pas décider à qui confier la prérogative judiciaire. L’article 7 est-il mal écrit ?