LES ALGÉRIENS BOUDENT LES URNES
L Comme attendu, le scénario du faible taux de participation s’est confirmé dans une wilaya qui compte pourtant plus de 600 000 inscrits sur les listes électorales.
▪ Les élections législatives ont été marquées, une nouvelle fois, par un désintérêt important des Algériens un peu partout dans le pays, notamment dans les centres urbains
▪ Par ailleurs, le boycott a été massif en Kabylie
Durant toute la journée d’hier, les centres de vote n’ont pas connu un réel engouement à Constantine. Comme attendu, le scénario du faible taux de participation s’est confirmé dans une wilaya qui compte pourtant plus de 600 000 inscrits sur les listes électorales.
Il était quand même remarquable de voir des jeunes affirmer leur présence, hier, dans certains centres. «Je suis ici pour apporter mon soutien à mon amie, une candidate dans une liste indépendante. Nous avons besoin de nouveaux visages et de jeunes gens ; c’est le ras-le-bol des vieilles carcasses qui ont participé au dépouillement du pays», affirme une jeune femme au centre Haddad Akila, situé à la rue Larbi Ben M’hidi. C’est le même constat dans d’autres centres de la ville de Constantine, à l’instar de Yaoum El Ilm et les Frères Boudjeriou.
En termes de chiffres, le taux de participation dans la wilaya a atteint 2,69% vers 10h30. Le taux le plus élevé a été enregistré à Aïn S’mara avec 4,32%. La ville du Vieux Rocher était en dernière position avec 2,18%. Ces chiffres timides enregistrés en ce jour de week-end ont été largement commentés par les Constantinois, où certains habitants affirment que ce sont des indicateurs d’un rejet explicite de ces élections par la population. Durant l’après-midi, ce taux a connu une légère hausse passant à 7,63% vers 14h. Par ailleurs, certains habitants de la vieille ville de Constantine se sont vus transférés vers d’autres centres de vote. Il s’agit des familles relogées, mais qui n’ont pas encore occupé leurs appartements. En se présentant aux bureaux de vote, ils ont constaté que leurs noms ne figuraient pas sur les listes des électeurs.
Des cafouillages ont été également enregistrés durant la journée, notamment le manque d’imprimés de certaines listes, la confusion entre le nom et la photo de quelques candidats et autres. A Jijel, et comparativement aux précédents scrutins, particulièrement locaux, les rues de la ville ne montraient guère, jusqu’en milieu de matinée, qu’un événement aussi important que les législatives s’y déroulait. Le seul mouvement notable de la matinée concernait des dizaines de jeunes affiliés aux corps constitués qui affluaient vers des centres de vote de la ville de Jijel, arrivant parfois à bord de bus. Ici et là, quelques vieux et des jeunes se dirigeaient vers les bureaux, alors que les citoyens semblaient préférer, jusqu’à cette heure-là, s’attabler sur les terrasses des cafés ou carrément rejoindre quelques plages pour faire trempette. Les échos qui nous parvenaient la matinée de certains centres des communes, comme Chekfa et Djimla, donnaient des taux variant entre 3% et 7%. Le taux avancé lors du relevé de 10h s’établissait à 3,54% avant de bondir 3 heures plus tard à 10,98%. Une logique qui respecte le taux moyen de la matinée qui avoisine les 2% par heure. Dans la wilaya de Annaba, l’activisme des 490 candidats en prévision des législatives n’a pas donné ses fruits hier sur la scène électorale locale.
C’est pratiquement le vide qui a donné l’impression de l’absence des 440 419 électeurs dans les 148 centres de vote pour élire les sept représentants de la wilaya issus des 49 listes entre partis politiques et indépendants. Il est confirmé par le premier taux de participation estimé à 2,09% pour passer, trois heures plus tard, à 8%. Ainsi, l’effort consenti en direction de l’électorat pour convaincre les abstentionnistes potentiels à s’acquitter de leur devoir civique et dans le même temps faire anticampagne contre le front du boycott auquel ont appelé plusieurs voix contestataires était vain. Devant la majorité des 1058 bureaux, les gens ne se bousculaient pas. Pis encore, à Draa Erriche, la nouvelle ville, les représentants de la presse n’ont pas pu trouver, dans plusieurs bureaux, un seul électeur pouvant donner ses impressions sur l’événement. Hormis quelques vieilles personnes qui ont fait le déplacement pour exprimer leurs suffrages, et dont la plupart ignorent les enjeux, l’ambiance électorale était vraiment morose. Deuxième jour du week-end, hier, les Annabis ont préféré aller à la plage, d’autres sur le Cours de la Révolution, sinon pique-niquer dans les bois de l’Edough en famille ou entre amis. A Skikda, il n’y avait pas foule hier aux 364 centres de vote de la wilaya. Au chef-lieu, les bureaux de vote n’ont pas connu l’engouement escompté et le nombre de votants restait relativement faible. Au centre-ville, les gens vaquaient à leurs habitudes matinales et rien dans l’atmosphère ambiante n’indiquait qu’un scrutin se déroulait dans une ville tournée plutôt vers ses petits soucis et ses plages. Le premier taux de participation, rendu public à 10h, ne dépassait pas les 3,60% et donnait déjà un avant-goût de ce qu’allait être cette journée. Plus tard, vers 14h, ce taux peinait toujours à se hausser à 11,08 %. A relever qu’aucun incident n’a été signalé. Certains candidats ont tenté, dans un premier temps, de dénoncer ce qu’ils ont qualifié de «manoeuvre des magnats de l’argent sale» qui auraient essayé, selon leurs dires, de corrompre des votants dans quelques centres, sans pour autant en apporter la preuve.