PEU D’ENGOUEMENT À ORAN
L’engouement pour les élections législatives n’était que difficilement perceptible, hier matin à Oran, tant les électeurs, à travers les différents bureaux de vote du centreville, se comptaient au comptegouttes.
«Mollement par un samedi matin»,
serions-nous tenté de dire en paraphrasant le titre d’un moyen-métrage algérien, sorti il y a quelques années de cela. Cela étant dit, contrairement à la présidentielle du 12 décembre 2019, on n’a décelé, cette fois-ci, aucune tension ni aucune animosité.
Certes, hier, quelques fourgons policiers étaient garés aux alentours de la place du 1er Novembre 1954, de même que des 4x4 bleus faisant des rondes dans les rues du centre-ville, mais d’une manière générale, le dispositif était plutôt discret. A 14h, l’Agence nationale indépendante des élections a communiqué les premiers chiffres qui confirmaient, du reste, la faible participation : sur 1 million 52 776 inscrits dans la wilaya, seuls 78 530 sont allés voter jusqu’en début d’après-midi, soit un pourcentage d’à peine 7,46%. Pour ce qui est de la présence des surveillants des centres de vote, l’ANIE a dénombré jusqu’à 14h un total de 937 sur 1480, tandis que les surveillants des bureaux de vote, qui devaient en principe totaliser 12 125, seuls 2168 étaient présents. Quand on fait un tour dans les différents bureaux de vote, que ce soit au collège Ettahbibe (avenue Tripoli), l’école Bachir El Ibrahimi (la rue Larbi Ben M’hidi), Ibn Chaïb Mohamed (la ruelle entre les rues Khemisti et 20-Août 1956) ou encore les deux établissements se trouvant dans le quartier populaire de Saint-Pierre, lorsqu’on visite les différents bureaux de vote, on a une idée plus précise sur le taux de participation. Dans une des écoles se trouvant à Saint-Pierre, à 14h, la moyenne variait entre 20 à 30 votants par bureau qui comptait
respectivement entre 400 et 500 inscrits.
«J’ai voté à 14h20, j’étais toute
seule dans le bureau», nous confie une retraitée croisée à la sortie d’un centre de vote.
A Saint-Pierre, certains imputent cette faible participation au changement d’adresse, à la toute dernière minute, du centre de vote, de l’école Saïd Zemouchi (Mirauchaux) au collège El Arbi Boulnouar, et cela, nous assure-t-on, pour des raisons sécuritaires, l’école que devait initialement abriter le centre de vote ayant été jugée plus ou moins délabrée.
Il faut savoir que les femmes et les hommes sont séparés, chacun votant dans des bureaux différents et nous avons remarqué, à ce propos, dans l’une des écoles visitées, que la participation masculine était plus importante que celle féminine : à presque 15h, l’urne dans un bureau consacré au vote féminin ne contenait que 10 enveloppes, tandis que celle des hommes n’en comptait qu’une trentaine. Enfin, il faut savoir que 37 listes étaient en lice à Oran dont 17 appartenant aux indépendants.