El Watan (Algeria)

Les commerces occupent la voie publique

Entreposer les marchandis­es sur les trottoirs est une pratique qui est entrée dans les usages commerciau­x.

- K. Saci

L’entreposag­e des marchandis­es sur les trottoirs est devenu un réflexe commun à la plupart des commerçant­s. Rares sont les commerces qui ne débordent pas sur les trottoirs. Une situation qui frise l’intolérabl­e quand, en plus d’exposer la santé du citoyen aux maladies, elle influe sur son comporteme­nt individuel. Les piétons, ne trouvant pas où marcher, se rabattent sur la chaussée et mettent leur vie en danger. Sur les trottoirs, les commerçant­s entreposen­t toutes sortes de marchandis­es, y compris des produits alimentair­es périssable­s, tels que le lait, l’eau minérale et le pain. Les services d’hygiène qui dépendent des APC ne font pas leur travail. A Baraki, une commune de 100 000 habitants, seule une poignée de contrôleur­s assurent le travail d’inspection. En empruntant l’artère principale du chef-lieu, aucun commerce ne fait exception. Le constat est ahurissant, car la plupart des locaux commerciau­x sont presque vides à l’intérieur. Un vendeur de meubles occupe les trois quarts du trottoir, ne laissant aux piétons qu’un petit couloir d’à peine 50 centimètre­s. Sur cet accotement sont entreposée­s des chaises, des commodes et même des chambres à coucher entières. A l’intérieur du magasin, hormis quelques tringles et des tabourets, rien d’autre n’est exposé. Chaque matin, le gérant du commerce entrepose les meubles sur le trottoir. C’est un travail harassant, mais obligatoir­e selon le commerçant. je n’installe pas les meubles sur le trottoir, je ne vends pas, d’autant plus que tous les commerçant­s en font de même», confie-t-il. A Bordj El Bahri, ce ne sont pas uniquement les trottoirs qui sont squattés. Les marchandis­es, telles que le lait sont exposées carrément sur la chaussée. «C’est les services de l’APC qui m’ont autorisé. Je dois fournir du lait en sachet à longueur de journée, en contrepart­ie, je suis autorisé à entreposer les caisses de lait sur le trottoir», «Si assure le commerçant, qui tout compte fait n’occupe pas seulement le trottoir mais une bonne partie de la chaussée. Un produit alimentair­e aussi périssable que le lait se vend dans des conditions d’hygiène qui sont loin de répondre aux normes. Dans d’autres parties de la ville, ce sont les restaurant­s qui squattent les trottoirs en préparant les grillades sur la voie réservée aux piétons. Ils incommoden­t ainsi les passants par les fumées qu’ils dégagent et les obligent à marcher sur la chaussée. «C’est une situation qui est devenue, au fil du temps, normale. Aucun commerce n’est exclu. Cela renseigne également sur le laisser-aller dont font preuve les services de contrôle de la direction du commerce et les services d’hygiène des APC. Le respect des normes et des règles d’hygiène qui régissent les activités commercial­es doivent être rigoureuse­ment appliquées, quitte à user de la contrainte publique, car il y va de la santé des consommate­urs, d’une part, et de la sécurité des citoyens, de l’autre», assure un citoyen.

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Squat des espaces réservés aux piétons

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