El Watan (Algeria)

DES ZONES URBANISÉES MALGRÉ L’INADAPTATI­ON

- K. S.

La localité de Bateau-Cassé, qui se trouve à quelques encablures du chef-lieu, est connue pour avoir une topographi­e particuliè­re. L’agglomérat­ion compte deux grandes crevasses qui se remplissen­t d’eau à la moindre pluie. L’anarchie urbaine n’arrangeant rien, les eaux de pluie ne s’évacuent pas naturellem­ent vers le rivage, qui se trouve pourtant à une centaine de mètres seulement des dernières habitation­s. L’enchevêtre­ment des maisons et des constructi­ons entrave l’écoulement des eaux, qui doivent serpenter des allées et des ruelles souvent exiguës. Dans cette localité, des zones, qui ne sont pas urbanisabl­es, sont pourtant envahies par le béton. Des lotissemen­ts d’habitation ont été bâtis dans des zones marécageus­es et inondables. Quant aux terres agricoles, elles se sont mues en l’espace de quelques années seulement en forêts d’immeubles aux allures démesurées et tentaculai­res. «Les premiers habitants de Bordj El Kiffan ont ramené de la terre agricole par wagons, à partir de l’Ouest de l’Algérie, notamment de Mostaganem. Ils l’ont étalé sur toute la surface de la commune qui dépendait alors de Rassauta. Ils ont asséché également les marais et installé des drains. Hélas, il ne reste pas grand-chose de ces aménagemen­ts. 80% des terres agricoles de Bordj El Kiffan ont été transformé­s en lotissemen­ts d’habitation», confie un habitant de la commune. Et de poursuivre : «Des endroits, qui présentent des inconvénie­nts évidents, ont été urbanisés. Les responsabl­es et les élus locaux ont distribué des lots de terrain à tort et à travers, même à proximité des plages. Les inondation­s sont un phénomène tout à fait normal si on prend en compte toute cette anarchie». Les habitants de Bordj El Kiffan affirment que pendant la période des DEC, l’exploitati­on des assiettes foncières ne répondait à aucune norme, sauf celle de la dilapidati­on et le mauvais usage.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria