Les insurrections en Algérie de 1830-1900
L’auteur Lacène Khelil El Berkani, un senior universitaire, natif de Hadjout, ayant vécu au Canada et aux USA, avant de revenir dans sa Mitidja, déclare : «Je veux transmettre aux jeunes générations notre savoir.»
Il est fier d’appartenir à une famille de déportés en 1842, issue des Béni Menasser. Auteur prolifique, Lacène Khelil El Berkani, est allé «butiner» dans les bibliothèques algériennes et françaises, avant de produire son ouvrage. En parcourant les 270 pages, les lectrices et les lecteurs auront l’occasion de mieux connaître le combat mené par les 383 tribus insurgées issues de toutes les régions du pays sans exception, contre les envahisseurs violents et criminels français. Cet ouvrage est une chronique qui nous révèle les multiples révoltes citoyennes, les décès des chefs de tribus, allant de la période de 1830 jusqu’à 1896. Si l’auteur nous fait part des événements marquants qui avaient eu lieu à travers 187 dates citées par l’auteur, appuyées par des informations utiles, recueillies au niveau de multiples ouvrages et témoignages ; en revanche, il a volontairement fait l’impasse sur 13 années, car l’auteur n’a pas réussi à nous éclairer son sur les événements qui avaient eu lieu durant ces années. Il n’en demeure pas moins que l’année 1871 aura été riche en événements. L’octogénaire Lacène Khelil El Berkani a eu le mérite de nous faire vivre cette période de colonisation française depuis 1830 jusqu’à 1896, période rythmée par les actes héroïques de nos aînés, femmes et hommes, les souffrances des populations algériennes, la bravoure et le courage de ces Algériens qui avaient refusé la présence française sur leurs terres, la lutte des tribus du sud du pays, celle de l’Oranie, de l’Est, du Centre, de Kabylie, du M’zab, des Aurès, de la Mitidja, du Titteri, du Cheliff, dont leur unique objectif pour ces tribus, consistait à arracher l’Indépendance de leur patrie et pouvoir vivre librement. «Cet ouvrage n’est ni exhaustif ni définitif, aussi serons-nous reconnaissants aux personnes qui voudraient bien nous faire part des erreurs qu’elles pourraient relever ou des compléments qu’il serait utile de joindre ultérieurement à ces lignes», avait précisé l’auteur dans les premières pages de son livre intitulé Les insurrections en Algérie, édité chez Dahleb. L’auteur entame son récit par l’événement du 14 juin 1830. Pourtant, le dey Hussein d’Alger avait été informé par ses espions sur ce débarquement. Il avait réuni les grands chefs des tribus de la région centre du pays, les beys de Constantine et de Médéa, afin de repousser les soldats français. En vain. 35 000 soldats français débarquèrent sur le sol algérien depuis Sid Fredj. Le bilan fait état des morts dans les deux camps. Autre précision de taille : Boutin avait retenu ce lieu précis (Sidi Ferruch, ndlr) dans l’un de ses plans en 1808, pour effectuer le débarquement. C’est le début de la colonisation qui a «défoncé et brisé» violemment les portes de l’Algérie, pour s’installer illégalement par la force, torturer, assassiner, déporter les familles algériennes dans des conditions inhumaines, exploiter les richesses naturelles du pays colonisé. Les soldats de la France coloniale ont fait mal, de surcroît ils ont fait souffrir les habitants algériens dépourvus de moyens de défense. L’oeuvre mérite un complément d’informations pour permettre aux adultes de demain de s’imprégner du combat des tribus algériennes, en se référant à l’attachement de leurs aînés à leur pays, surtout la solidarité des familles algériennes contre leurs ennemis. La liberté et l’indépendance sont acquises au bout du combat, pour ceux convaincus par la justesse de leurs luttes. L’auteur espère continuer à écrire sur l’histoire et l’art culinaire de sa région natale, «un patrimoine historique et culturel à préserver», nous dit-il en guise de conclusion.