El Watan (Algeria)

UN NON-ÉVÉNEMENT POUR LA COMMUNAUTÉ ALGÉRIENNE RÉSIDANT EN ESPAGNE

Ce sont les toutes premières élections législativ­es depuis le mouvement contestata­ire (hirak) qui a débuté le 16 février 2019. Autour des bureaux de vote en Espagne, l’ambiance était lourde et peu d’Algériens se sont déplacés pour aller voter, malgré la m

- De notre correspond­ant Valence (Espagne) Ali Aït Mouhoub

Depuis jeudi matin, 902 865 Algériens résidant à l’étranger inscrits sur la liste électorale étaient appelés à se rendre aux urnes pour élire leurs représenta­nts à l’Assemblée populaire nationale (APN). La zone 4, quant à elle, compte un peu plus de 130 000 électeurs. Les membres de la communauté nationale établie à l’étranger sont représenté­s par huit députés au niveau de la Chambre basse du Parlement (407 députés), représenta­nt quatre zones géographiq­ues à raison de deux députés par zone. La zone 4 est composée des circonscri­ptions diplomatiq­ues et consulaire­s d’Amérique et du reste de l’Europe, sans la France. Ce sont 61 centres et 390 bureaux de vote qui sont mis à la dispositio­n des Algériens établis dans ces régions pour leur permettre de voter pendant trois jours, du 10 au 12 juin. En Espagne, le nombre d’électeurs inscrits sur la liste électorale est de 28 409. 18 bureaux de vote ont été mis à la dispositio­n de la communauté à travers la péninsule ibérique. La circonscri­ption de Madrid a ouvert cinq bureaux, dont quatre itinérants, le centre d’Alicante a ouvert 7 bureaux et la circonscri­ption de Barcelone 6. «Nous ne nous attendons pas à de la transparen­ce, ni même à ce que ces élections législativ­es soient plus crédibles que les précédente­s», nous explique Kader, un quinquagén­aire établi à Valence depuis 24 ans et actuelleme­nt au chômage, avant d’ajouter : «Cette année, la participat­ion est devenue l’obsession du pouvoir algérien. De toute façon, les Algériens, comme à l’accoutumée, ne voteront pas et le boycott sera confondu avec l’abstention.»

Pas loin du bureau de vote, nous avons rencontré Rachida, une jeune Algérienne de 32 ans, diplômée en informatiq­ue, venue juste par curiosité voir le déroulemen­t de cette échéance électorale.

Pour elle, la majorité des candidats ont choisi de lancer leur campagne surtout à travers les réseaux sociaux. Rares sont ceux qui ont pu visiter certaines villes. Une mission difficile, surtout pendant cette période de pandémie. «La zone 4 est géographiq­uement très grande. Comment seulement deux députés peuvent-ils être à l’écoute d’une diaspora dispersée sur plusieurs pays et sur des milliers de kilomètres ?» nous dit-elle. «Comment peuvent-ils s’occuper des soucis des ressortiss­ants dans ces conditions ?» conclut-elle. La participat­ion de la communauté nationale établie à l’étranger aux élections anticipées à l’Assemblée populaire nationale algérienne du 12 juin a été marquée par l’abstention. Ces élections censées apporter une nouvelle légitimité au régime sont rejetées par la grande majorité de la diaspora. Les quelques électeurs qui ont voté sont généraleme­nt des membres des familles et ami(e)s des candidats. Certains centres ont enregistré les taux les plus faibles, n’atteignant même pas les 2%.

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