El Watan (Algeria)

BOUMERDÈS : UN ENSEIGNANT CHERCHEUR PLACÉ EN GARDE À VUE

-

Parmi les quatre personnes arrêtées avant-hier lors du jour du vote à Naciria figure un enseignant chercheur en langue Française qui prépare sa thèse de doctorat à l’université de Lyon en France. Il s’agit de M.Hakim Fekir (41 ans), interpellé par des éléments de la BRI au centrevill­e de Naciria alors qu’il se trouvait à bord de son véhicule de marque Chevrolet Sail en compagnie d’un militant associatif ( Farid Belmokhtar), témoignent des citoyens de la localité. Les personnes arrêtées ont été transférée­s vers le commissari­at central de Boumerdès où elles ont été pla-cées en garde à vue. Ce qui a suscité une vague d’indignatio­n parmi les habitants de la localité. Titulaire d’un magistère en 2010, M.Fekir a enseigné durant plus de dix ans à la faculté de langue française à l’université de Boumerdès. Fin 2019, il bénéficie d’une bourse d’étude en France et il est sur le point de finaliser sa thèse de doctorat en analyse du discours sous la co-direction de l’éminent professeur Alain Rabatel, précise un membre de sa famille. Et d’ajouter : « Hakim est revenu au pays en avril dernier pour rendre visite à ses parents. Et il compte bientôt reve-nir en France pour terminer sa thèse de doctorat. Il n’a rien à se reprocher. La po-lice aurait dû le libérer après vérificati­on de son identité.» Selon nos sources, M. Fekir et les autres détenus seront présentés aujourd’hui devant le procureur de la République près le tribunal de Bordj Menaiel. « J’ai connu Hakim quand il était en-seignant à Boumerdès. Ses étudiants l’appelaient la bibliothèq­ue mobile telle il a de larges connaissan­ces dans tous les domaines. Son séjour à l’université de Lyon a été couronné par plusieurs articles scientifiq­ues et participat­ions dans différents colloques internatio­naux », témoigne un de ses anciens collègues. « M.Fekir a également à son actif plusieurs contributi­ons dans revues internatio­nales de classe À, ce qui a fait honneur à l’Algérie. Sa place est auprès de ses étudiants, pas en pri-son », conclut-il. Cette affaire rappelle celle du célèbre physicien de Constantin­e, Djamel Mimouni, placé récemment sous contrôle judiciaire pour son engagement dans le hirak.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria