PÉNURIE CHRONIQUE DES POCHES DE STOMIE
L’Association des stomisés de Béjaïa (ASB) tire la sonnette d’alarme quant à l’indisponibilité des poches de stomie. Selon Rachid Mansouri, président de cette association, «cette pénurie, qui touche l’ensemble du territoire national, perdure depuis trois». Une des explications tangibles avancées par l’ASB est le monopole exercé par l’office national d’appareillage et accessoires pour personnes handicapées (ONAAPH). Pour lui, «en Algérie, la seule entité qui tient le monopole dans l’importation et la distribution de ces produits est l’ONAAPH, mais le problème, c’est que cet organisme ne maîtrise pas le marché, notamment la commercialisation de ces produits puisque l’ONAAPH n’est pas destiné à jouer ce rôle». Le président de l’ASB entend que l’ONAAPH ne diversifie pas ses fournisseurs, alors, «dès que le contrat le liant à son fournisseur arrive à terme, les stomisés attentent une longue période pour s’en procurer, le temps que cet organisme relance un nouveau marché.» La pénurie des poches de stomie conduit les malades à utiliser «le sachet de lait, la bouteille en plastique pour étouffer les bruits intestinaux et bloquer les odeurs». Ainsi, la dignité du patient est bafouée. La situation s’aggrave de jour en jour, alerte l’association, qui ne cesse de solliciter les autorités sanitaires centrales pour y remédier. «Notre voeu est de voir ce problème d’indisponibilité réglé définitivement afin qu’on puisse, en tant qu’association, prendre en charge les autres aspects de la vie d’un stomisé, comme la formation des stomisés contact, prendre en charge les problèmes particuliers à chaque pathologie telle que l’urologie, les cancers et la colite entre autres maladies et surtout l’adaptation avec notre système de santé par la création d’un centre en entero-stomathérapie», écrit l’association dans une lettre adressée au ministre de la Santé. Mais aussi, ajoute-t-elle, la nécessité «d’introduire les accessoires et les poches de stomie dans la nomenclature des produits remboursables par la sécurité sociale (CNAS), parce qu’aujourd’hui, on peut dire que le stomisé est un malade chronique». N. D.