El Watan (Algeria)

Un mandat, des attentes

-

Le Bureau fédéral (BF) présidé par Charaf Eddine Amara bouclera aujourd’hui les soixante premiers jours (deux mois) de son mandat. Durant cette courte période, il ne s’est rien passé de spécial mis à part la distributi­on des postes et fonctions au sein de l’organe dont les membres ont été élus pour un mandat de quatre ans (2021-2024). Le moins que l’on puisse dire est que le Bureau fédéral est pratiqueme­nt resté dans ses starting-blocks. Le climat qui a entouré la période post-électorale, marquée par l’incertitud­e qui a entouré l’avenir de certains membres directemen­t concernés par le cumul de mandats électifs, a plombé la mise en oeuvre de la feuille de route du président élu le 15 avril 2021. Ce dernier a déjà failli à un engagement, celui d’organiser une Assemblée générale élective, pour amender les nouveaux statuts, avant la fin du mois de juin en cours. La promesse ne sera pas tenue en raison des impératifs du calendrier et surtout d’un point de vue statutaire. Une telle assemblée doit être annoncée au moins deux semaines avant sa tenue. En l’annonçant à la fin du mois de juin 2021, le président s’est-il précipité à le dire ou au contraire l’informatio­n sur la faisabilit­é de cette tâche à la date indiquée ne lui a pas été bien communiqué­e? Les engagement­s du président ne peuvent souffrir un retard à l’allumage. Ce type de ratage, si c’en est un, plombe d’entrée l’action du président de la fédération. De toute façon, il ne semble pas être au bout de ses peines à en juger par la grogne sournoise et sous-terraine au sein du Bureau fédéral, née de la nomination de Mohamed Mecherara comme conseiller du président de la FAF. En off, des voix critiquent violemment ce choix. Jouer la montre n’est pas la meilleure solution. Les statuts de la FAF confèrent au président suffisamme­nt de pouvoirs et d’attributio­ns pour imposer l’applicatio­n de son programme. Dans ce dernier, il s’est engagé à organiser les assises du football avant la fin du premier semestre de son mandat. Tiendra-t-il ce pari avant la fin du mois de juillet 2021 ? Le chantier qui l’attendait lors de sa prise de fonction est immense. Il ne remplira pas ses engagement­s initiaux en s’appuyant sur la ligne de conduite qu’il suit depuis le 15 avril 2021. Il donne l’impression de fonctionne­r au ralenti alors que le temps, pour la mise en oeuvre de son programme, lui est compté. L’approche initiée pour revoir le fonctionne­ment du profession­nalisme ne doit pas être l’arbre qui cache la forêt. Ce dernier dans sa conception algérienne et surtout le contexte dans lequel il a été crée et au sein duquel il évolue, est un projet mort-né. Il est à revoir totalement et doit être obligatoir­ement expurgé de tout ce qui ne cadre pas avec son objet. Dans la foulée de la mise sur pied d’une commission chargée du dossier du profession­nalisme, le Bureau fédéral a lancé le chantier de la refonte du football amateur et a confié les clefs du projet à des présidents de ligue. La-aussi, il a signé l’arrêt de mort du projet. On ne peut pas compter sur la relance du football amateur en s’appuyant sur l’esprit de ceux qui ont activement participé à sa mort pendant des décennies. Ce choix frise le ridicule. On ne confie pas un projet si sérieux, ambitieux, déterminan­t pour l’avenir du football amateur à des individus qui ont soutenu et applaudi toutes les dérives commises, justement, au nom du football amateur. Ce choix est une grave erreur que le football amateur paiera au prix fort. Ce projet doit être confié à des personnali­tés indépendan­tes qui n’activent pas dans le circuit fermé du football. Qui n’ont pas cautionné toutes les dérives commises au nom du football amateur. Le monde du football amateur regorge de compétence­s, de sincères militants du football imprégnés des valeurs morales qui s’accordent avec celles de ce sport. Le président Charaf Eddine Amara n’est pas attendu sur ces points seulement. Pour remplir son contrat et mener à terme ses projets, il doit s’entourer de compétence­s et surtout déléguer. Il n’a pas d’autre choix pour réussir.

Le chantier qui l’attendait lors de sa prise de fonction est immense. Il ne remplira pas ses engagement­s initiaux en s’appuyant sur la ligne de conduite qu’il suit depuis le 15 avril 2021. Il donne l’impression de fonctionne­r au ralenti alors que le temps, pour la mise en oeuvre de son programme, lui est compté.

Newspapers in French

Newspapers from Algeria