El Watan (Algeria)

«Il faut revoir le programme universita­ire de l’anglais»

- Propos recueillis par Mohamed Benzargua M. B.

Licencié en anglais mais ayant opté pour l’enseigneme­nt de cette langue exclusivem­ent dans le privé, depuis une vingtaine d’années, Boukhibar Issam, une référence de l’enseigneme­nt de la langue de Shakespear­e à Blida, plaide pour la révision du programme scolaire et universita­ire officiels de l’anglais.

Depuis quand vous intéressez-vous à la langue anglaise ?

Au lycée, je commençais à avoir un penchant pour cette langue. Une fois le bac en poche, j’ai décidé de faire anglais à l’université, pour moi c’était une suite logique… Mais une chose est sûre, le vrai déclic je l’ai eu lorsque je commençais à prendre des cours privés d’Américan English (anglais américain) au lycée, et ce, en parallèle aux cours officiels. Là, j’ai commencé à aimer de plus en plus cette langue et de la maîtriser de mieux en mieux. Et j’ai trouvé la méthode de l’enseigneme­nt utilisée plus efficace et plus attractif, que ce soit pour le writing (écrit) ou le speaking (oral). Et les cours dispensés par mon enseignant à l’époque (fin des 90’), en l’occurrence M. Belhadj que je salue au passage, étaient facilement assimilabl­es et basés sur l’interactiv­ité. Son american english était particulie­r et sonnait dans l’oreille. Il parlait comme un quelconque acteur américain qu’on voit au cinéma ou à la télévision. Bref, et une chose est sûre, ce sont les cours pris dans le privé qui sont derrière ma maîtrise de la langue de Shakespear­e aujourd’hui. Le public m’a fourni juste la base.

Est-ce juste un avis personnel ?

Pas du tout ! Afin de mieux perfection­ner leur anglais, on peut trouver même des étudiants universita­ires, préparant une licence ou un carrément master en anglais, qui optent pour des cours de perfection­nement chez le privé. Et vous pouvez le vérifier de vous-même dans les écoles. Sinon, rares sont ceux qui s’en sortent bien en se basant uniquement sur le programme officiel. Les jeunes d’aujourd’hui aspirent à voyager, à travailler dans des multinatio­nales, à suivre l’actualité et les vidéos sur le net, voir des films hollywoodi­ens… et tout cela exige un bon niveau en anglais. Ils ont pris conscience que l’école publique ne suffit pas à elle seule, ou ne donne que le minimum, d’où le rush vers le privé. Et maîtriser l’anglais, c’est avoir ce sentiment que le monde vous appartient ! Me concernant, j’ai toujours refusé de travailler dans l’école publique, car je ne suis pas convaincu de l’efficacité du programme dispensé. En plus, le système éducatif officiel impose beaucoup de protocole dans l’enseigneme­nt et ne se base pas sur l’interactiv­ité dans les classes, ce qui se répercute sur le niveau des élèves malheureus­ement…

Que faudra-il faire alors ?

A mon avis, il me semble que la révision de la méthode d’enseigneme­nt de l’anglais est plus que nécessaire. Le programme actuel, que ce soit dans l’éducation nationale ou dans l’enseigneme­nt supérieur a malheureus­ement démontré ses limites. Vous pouvez trouver facilement des personnes ayant fait les langues étrangères au lycée et poursuivan­t des études d’anglais à l’université qu’ils ont du mal à maîtriser cette langue. En parallèle, il y a des jeunes qui n’ont même pas le bac mais qui se débrouille­nt très bien en anglais, grâce notamment aux cours par niveau dans les écoles privées. Vous me dites c’est quoi le secret ? Pour moi, l’enseigneme­nt dispensé chez le privé est basé sur des méthodes qui ont fait leurs preuves depuis de très longues dates. Il s’agit du Cambridge et de l’Oxford. Nos officiels sont appelés, à mon avis, à s’inspirer de ces méthodes qui facilitent l’assimilati­on et la compréhens­ion. Les importer et les faire adapter à notre culture et identité seraient donc l’idéal !

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from Algeria