El Watan (Algeria)

UN JOURNALIST­E AMÉRICAIN ESSAIE D’INTERROMPR­E VLADIMIR POUTINE, LE PRÉSIDENT RUSSE RÉPLIQUE

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Un journalist­e de la chaîne de télévision NBC, Keir Simmons, a plusieurs fois essayé d’interrompr­e Vladimir Poutine lors d’une interview, provoquant une vive réaction du président russe. Le texte complet de l’interview, traduit de l’anglais en russe, a été publié le 14 juin par le Kremlin. La conversati­on a, entre autres, porté sur la décision des autorités russes de délivrer le statut d’«agents

étrangers» à certaines sociétés et journalist­es d’opposition. Le président Poutine a rappelé dans ce contexte que la Russie n’avait pas inventé l’expression, puisque les Etats-Unis disposent aussi d’une loi utilisant ce terme depuis les années 1930 et que la leur est beaucoup plus sévère que celle adoptée par Moscou. «Mais, Monsieur le Président, en Amérique, ce que vous faites maintenant, nous l’appelons ‘whatabouti­sm’. Qu’en est-il de ceci ? Et de cela ?» C’est une façon de ne pas répondre à une question. «Permettez-moi de vous poser une question directe», a indiqué le journalist­e, coupant le président. «Laissezmoi répondre, vous m’avez posé une question. Vous n’aimez pas ma réponse et vous m’interrompe­z tout de suite. Ce n’est pas correct», lui a répondu le chef de l’Etat russe. Le journalist­e a essayé plusieurs fois de reprendre la parole à M. Poutine.

Il a notamment affirmé que le dirigeant russe, qui s’était toujours montré critique face aux tentatives d’ingérence dans les affaires intérieure­s d’autres pays et de commenter leur politique, le faisait lui-même. «Non. Si vous avez de la patience et que vous me laissez venir au bout de mon idée, tout deviendra clair pour vous. Mais vous n’aimez pas ma réponse, vous ne voulez pas que ma réponse soit entendue par vos téléspecta­teurs, c’est ça le problème. Vous me coupez la parole. Est-ce la liberté d’expression ? Ou est-ce la liberté d’expression à l’américaine ?», s’est interrogé M. Poutine. Le président a finalement réussi à poursuivre son idée en expliquant que la Russie avait récemment adopté une loi sur les «agents

étrangers» pour protéger sa société contre les interféren­ces extérieure­s et qu’à la différence des normes prévues aux EtatsUnis, la loi russe ne prévoyait pas de peine d’emprisonne­ment. «Dans certains Etats, si un observateu­r étranger vient à un bureau de vote, le procureur lui dit : ‘‘Encore quelques mètres et vous irez en prison.’’» «Est-ce normal ? Est-ce la démocratie du monde moderne ? Mais... c’est une pratique réelle dans certains Etats. Nous n’avons rien de tel»,

a conclu M. Poutine.

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