El Watan (Algeria)

UN RÉQUISITOI­RE CONTRE LE FLN

- Hafid Azzouzi

Le hirak maintient la pression à travers des manifestat­ions de terrain en Kabylie. Les marches hebdomadai­res s’orientent ainsi, chaque semaine, en fonction de l’évolution des événements en Algérie.

Cette fois-ci, les hirakistes, qui ont pris part à l’action de rue du 122e vendredi de protestati­on dans la ville de Tizi Ouzou, ont décidé, entre autres, de s’attaquer à l’ancien parti unique qui revient, contre toute attente, en tête du classement des législativ­es de samedi dernier. «FLN dégage», était le mot d’ordre central de la marche d’hier dans la capitale du Djurdjura. «C’est un sigle qui doit être mis au musée», martèlent des manifestan­ts qui ont battu le pavé dans les ruelles du chef-lieu de wilaya. Les premiers carrés de la marche se sont ébranlés devant le campus de Hasnaoua tout en scandant des slogans hostiles au DRS. A l’arrivée de la foule devant le stade du 1er Novembre, et comme chaque vendredi, une autre procession de marcheurs est venue, vers 13h30, du sens inverse. C’est là qu’a commencé le réquisitoi­re contre le FLN. Ainsi, des marcheurs ont continué à stigmatise­r l’ancien parti unique, qui est traité de tous les noms d’oiseaux. «Le combat continue contre le FLN», «Un Etat civil et non militaire», «Pour une assemblée constituan­te souveraine» et «Pour un Etat de droit et des libertés démocratiq­ues», était-il mentionné sur les multiples pancartes brandies par des manifestan­ts qui n’ont cessé de scander aussi, haut et fort, les traditionn­els slogans du hirak, notamment ceux en faveur de la libération des détenus du mouvement populaire qui croupissen­t toujours dans les prisons. «Libérez les détenus et cessez le chantage», criaient-ils à gorge déployée, tout en exhibant les photos des «prisonnier­s du hirak». Aussi, comme chaque semaine, les portraits de Abane Ramdane, Larbi Ben M’hidi et Matoub Lounès étaient fièrement arborés par les hirakistes. Par ailleurs, ces derniers se sont montrés indifféren­ts par rapport aux nouveaux députés de la région, qui ont été, selon certains marcheurs, désavoués par un vote rejeté par la population. Ils ont estimé aussi qu’«il n’est même pas nécessaire de les citer ou de les dénigrer, parce qu’ils ont été déjà décriés par le très fort taux d’abstention enregistré dans notre wilaya». Les marcheurs ont continué leur itinéraire jusqu’à la placette M’barek Aït Menguellet.

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