Des «indépendants» ouvrent le bal
● Au lendemain de l’annonce des résultats provisoires des dernières législatives et avant même leur confirmation par le Conseil constitutionnel (Cour constitutionnelle en vertu du dernier amendement de la Constitution), des voix s’élèvent parmi les futurs
C’était prévisible ! Les initiatives visant à mettre en place une «majorité présidentielle» à l’Assemblée populaire nationale (APN) ne se sont pas fait attendre. Au lendemain de l’annonce des résultats provisoires des dernières législatives et avant même leur confirmation par le Conseil constitutionnel (Cour constitutionnelle en vertu du dernier amendement de la Constitution), des voix s’élèvent parmi les futurs députés dits indépendants, pour prêter allégeance au programme du président Abdelmadjid Tebboune. Individuellement ou par groupe, des «indépendants» commencent, depuis mercredi dernier, à signer des communiqués appelant les nouveaux élus non partisans «à rejoindre l’initiative» de soutien au programme du chef de l’Etat. «Nous appelons tous les indépendants à rejoindre cette initiative pour préserver la stabilité du pays et participer à son développement», annoncent trois députés de la wilaya de Bordj Bou Arréridj dans un communiqué signé, le 16 juin dernier. «J’annonce ma participation à l’initiative lancée dans le cadre de la coalition des listes indépendantes pour soutenir le programme du président de la République pour des réformes globales qui consolideront la nouvelle Algérie», affirme un autre député de la wilaya de Tindouf. La course à l’allégeance est lancée. D’autres élus sur des listes indépendantes s’apprêtent, selon plusieurs sources, à leur emboiter le pas dans les jours à venir. Les indépendants ne seront pas les seuls dans cette initiative. Des partis dits du pouvoir, en l’occurrence le FLN et le RND et ceux qui gravitent dans sa périphérie, à l’image du front El Moustakbel et El Bina, ont déjà laissé entendre qu’ils soutiennent le processus de la «nouvelle Algérie» lancée par le chef de l’Etat. Il n’est pas exclu que ces derniers annoncent la naissance d’une alliance présidentielle dès l’installation de la future Assemblée. Les islamistes du MSP ne joueront pas, eux aussi, au regard des dernières déclarations de leur président, Abderrazak Makri, à l’opposition au sein du Parlement. C’est l’unanimisme qui régnera en maître au sein de la chambre basse. Car les rangs des soutiens seront, selon toute vraisemblance, plus forts à l’APN face à celui de l’opposition qui se contentera de quelques voix inaudibles. En plus de la volonté de montrer patte blanche, cette course à l’allégeance s’explique aussi par la quête de postes ministériels dans le prochain gouvernement qui sera formé dans les jours suivant l’installation de la nouvelle APN. Les tractations sont, fort probablement, lancées à cet effet. Et les «vainqueurs» des dernières élections ne devraient pas décliner des offres émanant de la Présidence pour intégrer le prochain Exécutif qui devrait être composé, comme l’avait laissé entendre le président Abdelmadjid Tebboune, samedi dernier, «d’une majorité présidentielle», puisqu’il n’y a pas «une majorité de l’opposition».