Niger : fermeture d’un site abritant 20 000 réfugiés maliens
Le Niger a décidé de fermer pour des raisons de sécurité un site abritant, depuis 2013, quelque 20 000 réfugiés maliens à Intikane, dans la région de Tahoua (ouest) proche du Mali et théâtre d’attaques djihadistes, a appris hier l’AFP auprès des autorités locales. «Le site des réfugiés à Intikane sera fermé pour des raisons sécuritaires», a informé un responsable du gouvernorat de la région de Tahoua qui administre Intikane, une bourgade située à 50 km de la frontière du Mali, dans le département de Tillia. Jeudi, une réunion sur la relocalisation des réfugiés a regroupé, à Tahoua, autorités et représentants du Haut-Commissariat de l’ONU aux réfugiés (HCR), selon lui. Les réfugiés maliens seront relocalisés à Akadany dans le nord de la région voisine de Maradi, jusqu’ici épargnée par les attaques, a affirmé un élu de Tillia, qui ne précise pas quand débutera leur transfèrement. «Toutes les activités, y compris les distributions des vivres (aux réfugiés et déplacés) ont été déjà suspendues à Intikane», a indiqué une source préfectorale de Tilla. «Les autorités soupçonnent» également «le site d’Intikane d’abriter des bandits et des terroristes», a déclaré une source sécuritaire à l’AFP. La zone du site s’étend sur un rayon de 15 km, où vivent, depuis 2013, les réfugiés maliens, mêlés à la population locale d’environ 7000 habitants, selon les chiffres officiels. Des milliers de déplacés internes s’y sont aussi installés, après avoir fui les incursions djihadistes. En mai 2020, au moins trois civils, dont deux réfugiés, avaient été tués dans une attaque de djihadistes contre Intikane. «Les djihadistes ont infligé des dommages aux installations du camp et ont notamment vidé le magasin de vivres et détruit le système qui fournit de l’eau potable aux 20 000 réfugiés maliens et à 15 000 autres déplacés nigériens et à toute la population locale», avait alors dénoncé le HCR.