«Le bac est un motivant important pour nos élèves»
Comment évaluez-vous les conditions dans lesquelles ont été préparés les examens de fin d’année, plus particulièrement le baccalauréat ?
Le baccalauréat est dans notre société un repère de savoir et un motivant immédiat pour nos élèves. C’est un diplôme qui sanctionne les études secondaires et c’est la clé d’accès à l’université. D’où la nécessité de bien le préparer. En réalité la préparation de cet examen commence au début de l’année scolaire. Au commencement de l’année scolaire 2020-2021, il y a eu les examens qui devaient se tenir au mois de juin 2020, ce qui a un peu retardé les préparatifs. Mais vu que les fiches de synthèse avaient été supprimées, il y avait lieu uniquement de préparer les inscriptions des élèves et mettre en place les commissions d’évaluation dans l’avancement des programmes afin qu’il n’y ait pas de questions hors programme, et la commission chargée du choix des sujets. Ce qui faisait, néanmoins, défaut c’est la préparation psychopédagogique des élèves.
Justement, la conjoncture actuelle caractérisée par la crise sanitaire a-t-elle influé sur le niveau scolaire des élèves ?
Les retombées de la pandémie sur le système éducatif sont très néfastes pour la scolarité des enfants à travers la planète et par conséquent aussi dans notre pays. Premièrement, le freinage de l’apprentissage, qui a causé un retard dans l’achèvement des programmes en 2020, a cassé un peu la dynamique d’instruction. A cela s’ajoute la perturbation psychologique causée par une mauvaise application du protocole sanitaire au début de l’année : les élèves ont eu du mal à retrouver les mécanismes d’instruction pédagogiques. Il y a eu presque un décrochage scolaire dû à l’inactivité didactique de plus de huit mois. Mais le fait de travailler par groupe restreint a créé une dynamique particulière et une symbiose entre les enseignants et les élèves, ce qui a facilité l’apprentissage des enfants. Il y a eu certes un léger retard dans l’achèvement du programme, mais le niveau scolaire reste le même à partir du moment que les apprenants sont toujours confrontés aux mêmes méthodes d’enseignement et même méthodes d’évaluation.
L’examen du BEM a pris fin jeudi dernier sur fond de polémique. Idem pour celui de la 5e année. Des erreurs se sont glissées dans les sujets. Comment expliquez-vous ces fautes, alors que les sujets officiels connaissent normalement de nombreuses vérifications ?
C’est inacceptable que des sujets d’examen officiel comportent des erreurs pédagogiques. Ces sujets vont faire le tour du monde et se retrouver sur des annales qui récapitulent les sujets d’examens officiels des pays. La commission de choix des sujets devait, comme l’exigent ses mission, contrôler le sujet. De son côté, l’inspecteur de matière devait détecter les erreurs éventuelles, évaluer les difficultés et déterminer le temps qui doit être imparti au sujet. Il y a eu des erreurs dans le sujet de français de la 5e année (colonne réservée aux adjectifs). Faut-il parler d’incompétence ? Et là se pose le problème du choix des responsables. Faut-il aussi parler de sabotage systématique ? Pour le BEM, ce qui s’est passé a bafoué tout éthique, à partir du moment que le sujet est déjà traité ailleurs et traduit du français vers l’arabe en omettant d’accompagner l’exercice du schéma qui existe à l’origine. A tout cela s’ajoute la durée du sujet qui nécessite pour un enfant de 4e année moyenne au moins un quart d’heure de plus. Une commission d’enquête doit impérativement être mise en place pour situer les responsabilités.
Des parents d’élèves craignent la réédition de ce scénario pour les sujets du bac. Est-ce possible ?
Pour le baccalauréat, on croise les doigts pour qu’il n’y ait pas des fuites de sujet et pas d’erreur aussi, et qu’il n’y ait pas également des sujets traduits avec suppression de données qui peuvent déboussoler les candidats...