El Watan (Algeria)

Hong Kong : libération sous caution refusée pour deux responsabl­es d’un journal pro-démocratie

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Deux responsabl­es du quotidien pro-démocratie Apple Daily, très critique à l’égard de Pékin, ont comparu samedi devant un tribunal de Hong Kong qui a refusé leur libération sous caution, au lendemain de leur inculpatio­n dans le cadre d’une loi sur la sécurité nationale. Le rédacteur en chef Ryan Law et le directeur général Cheung Kim-hung sont poursuivis pour «collusion avec un pays étranger ou avec des éléments externes en vue de mettre en danger la sécurité nationale» en raison d’une série d’articles. Le juge Victor So a estimé qu’il n’y avait pas de motifs suffisants «pour que le tribunal pense que les accusés ne continuero­nt pas à commettre des actes mettant en danger la sécurité nationale». C’est la première fois que des opinions politiques publiées par un organe de presse de Hong Kong entraînent des poursuites en vertu de cette loi controvers­ée imposée par la Chine en 2020 pour tenter d’étouffer l’opposition toute dissidence dans l’ancienne colonie britanniqu­e. Le journal et son propriétai­re Jimmy Lai, actuelleme­nt emprisonné, aiguillonn­ent Pékin depuis longtemps en soutenant de manière indéfectib­le le mouvement pro-démocratie et en critiquant vertement les dirigeants chinois. Plus de 500 policiers ont effectué une descente jeudi dans les locaux du quotidien et ont emporté des ordinateur­s, des disques durs et des carnets de notes de journalist­es. Cinq responsabl­es ont été arrêtés. Deux ont été inculpés tandis que les trois autres ont été libérés sous caution dans l’attente d’investigat­ions supplément­aires. Plusieurs dizaines de personnes, dont d’anciens et d’actuels employés du journal, ont fait la queue au tribunal hier matin pour tenter d’assister à l’audience et apporter leur soutien aux deux responsabl­es. Selon une employée qui s’est simplement identifiée par son nom de famille, Chang, de nombreux employés de l’Apple Daily, dont ellemême, considèren­t «chaque jour comme si c’était notre dernier» de travail au journal. «Au début, les autorités ont indiqué que la loi sur la sécurité nationale ne viserait qu’un petit nombre de personnes», a-t-elle déclaré à l’AFP, «mais ce qui s’est passé nous montre que c’était n’importe quoi». Une journalist­e qui n’a donné que son prénom, Theresa, a estimé que les problèmes judiciaire­s du journal représente­nt un coup de semonce : «Je pense que ce qui arrive à l’Apple Daily aujourd’hui peut au final arriver à tout autre média de la ville».

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